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Sithanen: “Il n’y a pas de raison essentielle à accorder une compensation en janvier”

10 novembre 2009, 00:00

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Sithanen: “Il n’y a pas de raison essentielle à accorder une compensation en janvier”

Répondant à la PNQ de Paul Bérenger ce 10 novembre, le ministre des Finances, Rama Sithanen, explique qu’il n’y a pas de raison essentielle pour donner une compensation salariale en janvier 2010.

Le leader de l’opposition interrogeait le Grand Argentier sur l’éventualité d’accorder une compensation salariale en janvier prochain.

Réponse de Rama Sithanen: «C’est bien plus difficile que les gens ne le pensent. Je peux comprendre l’impact psychologique d’une compensation salariale intermédiaire mais non la raison… Il n’y a pas de raison vitale à accorder une compensation en janvier 2010. Je peux comprendre l’impact psychologique qu’une telle décision peut avoir. Mais il n’y aura pas de différence à accorder la même compensation en juillet 2010 comme nous sommes en train de calculer les chiffres sur la base de six mois. Et nous avons déjà accordé une compensation six mois de cela… Je ne veux pas revenir à l’ancienne formule de négociations tripartites. Je ne veux pas renoncer au National Pay Council (NPC) qui nous a permis de faire face à la crise économique. Je ne veux pas renoncer à un système économique qui nous a rapporté des milliards de roupies en termes d’investissements étrangers et qui nous a permis de sauver des emplois.»

Le ministre des Finances met ensuite l’accent sur la question du pouvoir d’achat. Il estime que le pouvoir d’achat a augmenté. «Seulement 7% des salariés paient la taxe. En outre, nous avons accordé le Pay Research Bureau (PRB) aux salariés du public une année de cela. Tout cela a contribué à accroître le pouvoir d’achat des employés du secteur public. Nous avons aussi accordé une compensation salariale, sur les recommandations du NPC, en juillet 2009. Il n’y a pas de raison urgente à accorder une nouvelle compensation pour cette année financière. S’il doit y avoir une compensation, nous devrions étudier les différentes politiques générales et les processus, et calculer l’inflation pour les six mois couvrant juillet à décembre 2009 et faire cet exercice pour la même période en 2008 afin de pouvoir donner une compensation salariale en janvier 2010. Mais nous devons être très prudents si nous allons adopter ce procédé… Tous nos processus et décisions ont déjà porté leur fruit. Des emplois sont toujours en train d’être créés. Même des Etats puissants, comme les Etats-Unis, ont dû réduire les salaires. Mais, ce n’est pas le cas ici. Le NPC a permis de sauver des emplois et à sécuriser des secteurs d’activité. Nous travaillons sur le long terme. Nous devons demeurer vigilants…», explique Rama Sithanen.

Revenant sur cette question du pouvoir d’achat, le leader de l’opposition fait remarquer que les prix des produits de consommation courante ont augmenté au-delà du taux d’inflation. Il demande, en conséquence, une révision salariale afin de permettre aux consommateurs de rattraper leur perte de pouvoir d’achat.

Réponse de Sithanen: «Nous devons être justes. Le panier n’est pas composé uniquement de ces produits. Il y a bien d’autres éléments qui ont une incidence sur le pouvoir d’achat.»

Paul Bérenger interroge, à nouveau, le ministre des Finances sur la compensation salariale. «Le ministre dit que le prochain ajustement salarial aura lieu en janvier 2010. Mais il laisse planer des doutes dans sa réponse.»
Réponse de Sithanen: «Nous discutons de politiques générales tous les jours. Nous sommes parvenus à un accord sur ce qui peut être fait. Le cours normal pour une compensation salariale s’étend sur une période d’une année. C’est une raison supplémentaire pour laquelle nous ne pouvons pas accorder une compensation en janvier 2010. Même s’il est vrai que nous avons déjà calculé quelle pourrait être le taux de cette compensation si elle devrait être accordée en janvier, il n’en demeure pas moins que nous avons déjà donné une compensation six mois de cela. Nous devons suivre le processus.»

Le leader de l’opposition veut une décision claire: «Mais les gens doivent savoir. Donnez une réponse claire et nette sans ce sentiment de sadisme. Ce n’est pas juste de laisser les gens vivre dans le suspense.»

Réponse de Sithanen: «La justice réside dans les yeux de celui qui la porte. La question de compensation salariale, comme je l’ai dit, relève d’une décision de politique générale…»

Paul Bérenger revient, à ce moment, à deux précédentes déclarations de Sithanen dans lesquelles le ministre des Finances affirmait que, une fois la situation économique stabilisée et la crise surmontée, il y aura plus de latitude pour partager avec le peuple.

Réponse de Sithanen: «Cela veut dire que le leader de l’opposition accepte que nous avons fait du bon travail. Mais ce n’est pas parce que nous avons bien fait que nous devons déjà partager. Paul Bérenger sait bien que nous avons bien géré la crise. Mais il est aussi vrai que le redressement est fragile. Il y a un équilibre difficile à trouver.»

Paul Bérenger fait alors remarquer que le secteur privé dit qu’il n’a pas d’objection à accorder une compensation salariale en janvier prochain. «Le ministre des Finances ne peut pas être plus royaliste que le roi», s’étonne le leader de l’opposition.

Réponse de Rama Sithanen: «Je sais ce qu’il (le secteur privé) a voulu dire. C’est une école de pensée… En termes de valeurs pures, il n’y a pas de différence entre accorder une compensation entre janvier et juillet. C’est seulement une question d’impact psychologique.»

Un peu plus tard, Paul Bérenger dira que ce ne sont que «des mots» les explications de Rama Sithanen, tout en espérant que ce dernier fera un effort.

Réponse du ministre des Finances: «C’est plus difficile que les gens ne le croient. Il n’y a pas de raison de donner une compensation en janvier. Mais je suis aussi conscient de l’effet que cela aura si on l’accorde en janvier…»