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Singfat Chu finance l’appel de Rezistans ek Alternativ-Blok 104 à hauteur de Rs 50 000

2 octobre 2011, 00:00

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Singfat Chu finance l’appel de Rezistans ek Alternativ-Blok 104 à hauteur de Rs 50 000

Il est celui qui a fait la plus grosse contribution pour la collecte de fonds organisée par Rezistans ek Alternativ afin de financer son appel auprès du Privy council. Ce Mauricien vivant à Singapour dit souhaiter « rendre un peu de ce que lui apporté le mauricianisme ».


Cela fait trente ans qu’il a quitté le pays pour des études au Canada. Singfat Chu Chun Lin a choisi d’embrasser une carrière d’universitaire à l’étranger, mais il n’a jamais oublié son pays ni ce que les Mauriciens ont fait pour lui. Sympathisant du combat de Rezistans ek Alternaliv pour la décomnunalisation de notre système électoral, Singfat Chu a permis de boucler le budget requis pour l’appel en versant Rs 50 000 sur le compte ouvert à cet effet.

C’est en toute simplicité que cet homme de 50 ans, Associate Professor et spécialiste en mathématiques appliquées au monde des affaires (ou Business Analytics) enseignant à la National University of Singapore (NUS), explique son geste engagé. Qui n’est d’ailleurs pas son premier acte de générosité.

« Je ne peux pas dire que je suis un Mauricien si je ne soutiens pas ce combat », explique-t-il. Ni plus, ni moins. Comme si c’était une évidence que nous avons osé remettre en question.

Dans le message envoyé aux membres de Rezistans ek Alternativ, c’est le patriotisme à l’état pur qui dicte des paroles remplies d’émotion mais surtout de sincérité.

« Ene sel lavi
Ene sel rev
Ene sel pays

Ene sel dimounn….. », écrit-il simplement dans un message en date du 10 septembre informant les responsables du mouvement politique que la somme sera crédité sur le compte ouvert au nom de leurs hommes de loi.

Sa décision de participer au financement citoyen de l’appel de Rezistans ek Alternativ, il l’avait prise depuis longtemps déjà. Toutefois, il a attendu le dernier moment pour verser l’argent. Une fois qu’il a été mis au courrant de la somme qui manquait pour boucler le budget, il a engagé les procédures bancaires. C’est ainsi qu’a été calculée la somme de Rs 50 000. L’objectif de boucler le budget était, pour lui, secondaire. Le plus important reste à venir.

« Le deadline s’approchait et comme j’ai suivi ce combat depuis 2005 et surtout la collecte de fonds depuis que le Privy Council a annoncé que l’appel sera entendu sur le fond, j’ai réalisé que c’est un devoir citoyen que d’assurer qu’un jugement soit rendu dans cette affaire. Nous ne pouvons attendre les politiciens pour cela », affirme l’universitaire.

Pour lui, ce combat n’est pas simplement politique. « Il en va aussi du recrutement qui devrait être basé sur la méritocratie et la compétence. Au-delà des individus, c’est le pays qui en souffre », soutient-il.

Derrière ces explications rationnelles se cache également une petite histoire qui pourrait être qualifiée d’anecdotique mais qui visiblement a marqué profondément notre interlocuteur. Il se souvient du temps où il était jeune étudiant au Canada. Issu d’une famille modeste, le jeune Singfat a des difficultés à financer ses études. C’est sa sœur qui va le soutenir financièrement.

« Quand j’étais à l’université, ma famille avait souvent des problèmes pour m’envoyer de l’argent. Ma soeur empruntait régulièrement de l’argent à ses collègues dans l’usine où elle travaillait. Et, là, il n’y avait pas de communauté. Je suis reconnaissant de cette solidarité et j’ai décidé que c’est aujourd’hui mon devoir de rapatrier cette générosité sans barrière au pays. »

Quand il s’agit de patriotisme, de mauricianisme, Singfat Chu devient émotionnel, oubliant l’approche clinique de l’universitaire. Sa plus grande fierté en trente ans d’une carrière exceptionnelle loin de son pays natal, c’est d’avoir toujours un seul et unique passeport. Celui qui porte le sceau de la République de Maurice.