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Secteur de l’automobile : Les ventes baissent de 30% en six mois

27 août 2009, 00:00

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Secteur de l’automobile : Les ventes baissent de 30% en six mois

Le marché automobile est au plus mal. Les ventes ont baissé de 30%, en six mois. Les concessionnaires avancent l’appréciation du Yen et la préférence des consommateurs pour les voitures d’occasion importées pour expliquer cette tendance.

Les concessionnaires de voitures neuves comme de voitures d’occasion font grise mine. Si la situation perdure, le pire est à craindre. Il faudra bien agir.

Le licenciement n’est pas envisagé pour le moment mais pour combien de temps encore? «Licenciement? Pas pour l’instant, mais c’est une situation qui ne peut pas durer. Avec une baisse de 30% de nos revenus, qu’est-ce qu’on fait? Cela ne peut pas durer éternellement», déclare Dominique Dupont, Chief executive d’Iframac.

Diplomate, le concessionnaire de Mercedes préfère parler de restructuration. Un terme qui comprend un ensemble de mesures pour relancer les ventes de manière plus agressive. Ce sera à chaque compagnie de voir, précise Dominique Dupont.

Chez Leal, c’est tout vu. On a déjà procédé au gel des salaires du management et de la haute direction pour pouvoir assurer une augmentation salariale aux autres catégories d’employés, indique Virginie Quevauvilliers, directrice des ventes chez Leal.

Il se vend environ 10 000 véhicules par an, neufs et d’occasions compris. Les derniers chiffres du Bureau Central des Statistiques (BCS) indiquent que l’on en a vendu 4 400 véhicules (car and dual purpose) durant le premier semestre. Même en doublant ce chiffre d’ici la fin de l’année, on sera en-dessous de la moyenne.

La Motor Vehicle Dealers Association (MVDA), qui regroupe les principaux concessionnaires de véhicules neufs, est d’accord avec ces chiffres même si elle n’a pas exactement les mêmes les mêmes statistiques.
 
Les professionnels du secteur accusent en premier l’appréciation fulgurante du yen qui vaut 40% de plus qu’en octobre de l’année dernière. Et comme le marché est dominé par les véhicules japonais, les dégâts ne se sont pas fait attendre.

Les ventes ont baissé drastiquement, que ce soit pour les véhicules neufs comme pour les véhicules d’occasions, puisqu’ils utilisent tous les deux le yen, fait ressortir Dean Ah Chuen, directeur des ventes chez ABC Motors, qui vend à la fois des véhicules neufs et des véhicules d’occasions. «Les deux créneaux souffrent. J’ai des craintes pour les petits opérateurs, les petits revendeurs de «recon». Certains ne vont pas pouvoir tenir», dit-il.

La baisse des ventes est également confirmée par une préposée de chez FB Goorah, spécialiste des véhicules d’occasions et plus particulièrement des vans et camions.

Toutefois, on note que les voitures d’occasion se sont mieux vendues que les neuves, malgré tout. Le BCS indique qu’il y a eu 2 200 ventes de voitures neuves contre 2 900 ventes de voitures d’occasion. Depuis l’avènement des voitures d’occasion (reconditionned), ces dernières se sont mieux vendues que les neuves, mais somme toute marginalement.

Les concessionnaires observent que, cette fois, l’ascendant pris par les voitures d’occasion est plus net. Pour Virginie Queauvauvilliers comme pour Dominique Dupont, il est clair qu’il y a un effet de substitution qui a joué. Les acheteurs de véhicules neufs se sont rabattus sur les véhicules d’occasion, pour une question de budget.

Mais outre le facteur monétaire, les concessionnaires attribuent la chute des ventes à la crise économique. Les entreprises étant moins profitables ou carrément déficitaires ont remis à plus tard le renouvellement de la flotte. Les particuliers, se sont faits plus prudents et ont aussi été pressés par d’autres hausses de prix.

A titre d’exemple, la crise ayant entraîné une baisse du nombre de touristes, les compagnies de location de voitures n’ont pas encore acheté de nouveaux véhicules, observe Dean Ah Chuen. Or les achats des loueurs de voitures représentent entre 20% à 30% du chiffre d’affaires de certains concessionnaires.

Dans une telle conjoncture, les représentants habitués à se comporter comme des «order taker» doivent réapprendre leur métier et recommencer à vendre, effectivement.