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Scandale 2G : L''ex-haut commissaire indien en poste à Maurice sera assigné comme témoin

30 décembre 2011, 00:00

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Scandale 2G : L''ex-haut commissaire indien en poste à Maurice sera assigné comme témoin

Madhusudan Ganapathi est sur la liste de la centaine de témoins assignés dans l’enquête ouverte par New Delhi sur l’allocation de licences de téléphonie mobile à prix cassés à des firmes indiennes dans la Grande Péninsule. Il était en poste à Port-Louis quand la firme Loop Telecom a voulu avoir des détails auprès de lui à propos d’une commission rogatoire réclamée sur ses transactions dans l’offshore mauricien.

Madhusudan Ganapathi, l’ex-haut commissaire indien à Maurice pourrait être assigné comme témoin dans le procès instruit contre la firme Loop Telecom dans le sillage de l’enquête sur le scandale 2G dans la Grande péninsule. Andimuthu Raja, l’ancien ministre indien des Télécommunications est accusé d’avoir reçu des pots-de-vin à travers l’offshore mauricien de plusieurs firmes pour l’allocation des fréquences pour les réseaux de téléphones mobiles de seconde génération à travers le territoire indien à prix cassés en 2008.

Loop Telecom s’est retrouvé dans le viseur des autorités indiennes pour avoir tenté d’obtenir des informations auprès du diplomate, à Port-Louis, sur les détails recherchés par les autorités indiennes dans le cadre d’une commission rogatoire. Comme nombre d’entreprises visées dans une enquête ouverte par le Central Bureau of Investigation (CBI), Loop Telecom a un pied dans l’offshore mauricien et elle voulait absolument savoir ce qui intéressait cette entité.

C’était au mois de mars dernier et Madhusudan Ganapathi se s’est pas fait prier pour se plaindre auprès du ministère indien des Affaires étrangères pour ce qui paraissait être du trafic d’influence. Et qui s’avérait être une tentative délibérée de court-circuiter l’enquête du CBI.

Dans la demande de commission rogatoire, le CBI et l’Enforcement Directorate du fisc indien voulaient savoir auprès du gouvernement mauricien dans quelles transactions se sont engagées les firmes ciblées, telles Etisalant DB Telecom et Loop Telecom, suite à l’octroi des licences de transmission. Il s’avère qu’elles faisaient tourner de grosses sommes d’argent dans d’autres sociétés écran au sein de l’offshore mauricien pour tenter de flouer le fisc indien.

En tout, douze entreprises indiennes installées dans l’offshore mauricien sont concernées par cette commission rogatoire. Entre autres, l’on retrouve la Delphi Investment ainsi que le Deccan Asian Infrastructure. La première est fortement soupçonnée d’avoir servi de paravent dans l’achat d’actions de la Swan Telecom - l’ancêtre d’Etisalant DB Telecom - à la Reliance Communications.

La Delphi Investment est actionnaire à hauteur de 33 % dans la Vodafone-Essar et New Delhi veut déterminer si son actionnariat au sein de Loop Telecom est en conformité avec loi. A savoir si son actionnariat ne dépasserait pas les 10 % autorisés alors qu’elle est déjà engagée dans la téléphonie mobile.

Selon l’enquête du CBI, l’actionnariat au sein de Loop Telecom a changé peu de temps dans une ultime tentative de brouiller les pistes. Parmi les firmes mises à la loupe figurent la Kaif Investment, Electro Investment et Palab Investment... De Swan Telecom en passant par BPL Communications, Loop Telecom a ainsi eu plusieurs identités.

L’entreprise comptait également de grands commis de l’Etat indien au sein de son actionnariat. Ce qui expliquerait pourquoi il détient 21 licences d’opération sur le territoire indien, dans 21 Etats. Depuis le début de l’enquête du CBI, la firme a laissé entendre qu’elle renonçait à ses permis.

Cette fois, ses carottes sont cuites, Madhusudan Ganapathi figurant sur la liste provisoire des cent témoins devant déposer contre elle, révèle le Times of India dans sa livraison du jeudi 29 décembre 2011.