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Santé : Céphalée de tension une douleur qui vous tient tête

6 octobre 2010, 00:00

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Santé : Céphalée de tension une douleur qui vous tient tête

Vous avez un mal de tête qui dure et vous rend la vie difficile ? Ce n’est pas forcément une migraine. Il est très possible que vous souffriez de céphalée de tension. Celle-ci est le plus souvent due à des facteurs psychologiques, au surmenage, au stress...

Des psychologues lui trouvent encore une origine émotionnelle. Pour mieux l’identifi er, quelques conseils du Dr Kovila Parsuramen, généraliste.

Qu’est-ce que la céphalée de tension ? Comment la reconnaître ?

Il s’agit d’une douleur permanente ou semi-permanente avec une tension au niveau de la nuque et du front, généralement plus marquée le matin. Elle peut s’estomper en fi n de journée mais ne disparaît pas entièrement. Elle donne une sensation de serrement, de pression et de lourdeur, comme si on avait un casque et qu’il enfermait la tête. Elle est plus souvent bifrontale, ne provoquant ni nausées ni vomissements. On peut la reconnaître par la façon dont elle se présente. Une douleur bilatérale, non pulsatile et qui, en général, n’est pas aggravée par la toux, l’éternuement ou les mouvements mais plutôt par un effort d’attention. On trouvera très certainement chez le patient un élément de stress ou de fatigue mentale. Elle est différente d’une migraine par sa présentation. Une migraine est très souvent unilatérale, pulsatile et peut être accompagnée d’un sentiment général de malaise et d’angoisse, de nausées et de vomissements ou de phonophobie et de photophobie. Elle est généralement aggravée par l’effort.

Quelles sont les causes d’une céphalée de tension ? Il semblerait qu’elle cache souvent une explication psychologique ?

Cela s’explique surtout par les facteurs de stress psychosocial : angoisse, surmenage, dépression, insomnie, fatigue des yeux et faim (rater des repas régulièrement). Les céphalées de tension sont si souvent associées au stress qu’elles sont aussi connues comme «céphalées psychogènes». Certaines céphalées chroniques sont une manifestation physique des soucis psychologiques d’une personne. Certains psychologues estiment que c’est une tension d’origine émotionelle.

Cela peut-il survenir aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant ?

Oui, effectivement. Chez les enfants, cela peut se présenter pendant les périodes d’examens. On peut dire qu’un élève ou étudiant en pleine période d’examens peut être plus vulnérable. Cela dépend surtout de la personne et de la manière dont elle gère le stress associé à cela.

L’homme est-il tout aussi susceptible d’en faire l’expérience que la femme ?

Les hommes peuvent en faire l’expérience mais les femmes sont deux fois plus susceptibles d’avoir des céphalées de tension.

Combien de temps cela peut-il durer ?

Si la cause de la céphalée est toujours présente et qu’elle ne peut pas être réglée (par exemple stress au travail ou à la maison), cela peut durer des semaines ou même des mois. Et possiblement devenir une céphalée chronique. Dans des cas simples (céphalées de tension épisodiques), cela peut durer de 30 minutes à une semaine.

Est-il possible d’éviter la céphalée de tension ?

Si on peut éviter d’être stressé en ayant recours à des massages, au sport et en prenant des vacances en cas de surmenage ou, dans le cas des étudiants, en se préparant à l’avance pour ne pas être stressé à la dernière minute, oui, on peut possiblement éviter la céphalée de tension. Si le stress ne peut pas être géré, on peut prescrire des antidépresseurs pour éviter les céphalées.

Sinon, comment fait-on pour la traiter au mieux ?

Pour commencer, on peut prescrire des analgésiques (ibuprofen, paracetamol, aspirine). Mais souvent, le mieux est encore d’apprendre à gérer le stress et de trouver des méthodes de relaxation (massage, yoga). Dans des cas moyens ou sévères, il faut prescrire des tranquillisants. Le traitement de fond de la céphalée de tension comporte principalement des antidépresseurs parce qu’ils sont supposés modifier le niveau de la douleur, en agissant sur les centres de sérotonine du cerveau. Il est très important pour le médecin d’identifier et d’aborder le facteur déclenchant de la céphalée de tension afin de mieux soigner le patient.

Propos recueillis par Lisie LABONNE