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Sénégal : dernier jour de campagne avant la présidentielle

25 février 2012, 00:00

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Sénégal : dernier jour de campagne avant la présidentielle

Le Sénégal a connu vendredi une nouvelle journée de manifestations et de réunions électorales, au dernier jour de la campagne pour la présidentielle du dimanche 26 février, dont la tenue est jugée "impossible" par l''''opposition en raison des récentes violences.

Marche "pacifique" de femmes contre la candidature du président sortant Abdoulaye Wade, rassemblements de jeunes opposants dans le centre-ville et derniers meetings vont clore à Dakar la campagne qui prend fin à minuit.

Mais si la communauté internationale a appelé tous les acteurs à encourager la participation à une élection sans violences, le Mouvement du 23 juin (M23, partis d''opposition et organisations de la société civile), a estimé jeudi que "les dérives d''une gravité extrême" et le "climat d''insécurité générale (...) rendent impossible la tenue d''un scrutin transparent, libre, apaisé".

Les violences liées à la candidature contestée d''Abdoulaye Wade, 85 ans, président depuis 2000, ont fait depuis fin janvier au moins six morts et des dizaines de blessés. Le M23 a parlé de "15 morts, 539 blessés".

Il a aussi dénoncé "les "graves dysfonctionnements des institutions de régulation" de l''élection, le Conseil constitutionnel et la Commission électorale nationale autonome (Céna).

Le Mouvement n''a cependant pas explicitement appelé à un report du scrutin, cette question faisant débat au sein de l''opposition.
Plusieurs candidats, tels Cheikh Tidiane Gadio, Cheikh Bamba Dièye et Ibrahima Fall, sont favorables à un report, mais d''autres sont déterminés à participer au vote dimanche.

L''ancien Premier ministre Macky Sall a ainsi invité le M23 à faire confiance au peuple sénégalais pour "battre par les urnes" Abdoulaye Wade.

Répondant à ceux qui menacent d''empêcher le scrutin, Abdoulaye Wade a lancé jeudi, lors d''un meeting près de Dakar, un appel aux jeunes de son parti, leur demandant de veiller à ce que l''opposition ne puisse pas "saboter le scrutin".

"Protégez mes bulletins"

"Vous les militants, en particulier les jeunes, protégez mes bulletins parce que ce sont les vôtres", a-t-il déclaré.
Amnesty International a exhorté les candidats à éviter toute incitation à la violence et a demandé aux forces de sécurité de "respecter les normes internationales en matière de maintien de l?ordre".

Quelque 300 femmes ont marché pacifiquement à Dakar contre la candidature de Wade, demandant au pouvoir d''arrêter "de tuer" leurs enfants.

Egalement dans la capitale, des milliers de personnes se sont rassemblés en début de soirée pour le dernier meeting du président sortant.

Au même moment, le leader du Parti socialiste (PS, opposition) Ousmane Tanor Dieng, réunissait 5.000 partisans dans un stade chantant "Gorgui (Le Vieux en wolof, surnom de Wade), attention, nous descendons au palais".

"Nous allons mettre fin à l''impunité", a assuré à la foule Ousmane Tanor Dieng, qui a aussi promis une baisse du prix des denrées alimentaires et appelé ses militants à "sécuriser" les bureaux de vote dimanche.

Plusieurs centaines de jeunes ont tenté, comme ils le font depuis dix jours, d''accéder à la place de l''Indépendance en centre-ville, bouclée par la police. Sanas incidents.

De son côté, l''ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, chef des observateurs de l''Union africaine (UA), a poursuivi ses rencontres à Dakar, où il s''est notamment entretenu avec l''ambassadeur des Etats-Unis, alors que les relations se sont tendues entre Dakar d''un côté, Washington et Paris de l''autre, qui ont critiqué la candidature de Wade à un nouveau mandat.

Le secrétaire d''Etat américain adjoint aux Affaires africaines, Johnnie Carson, est arrivé jeudi à Dakar avec pour mission d''appeler au calme lors de l''élection présidentielle de dimanche, selon le département d''Etat.

Le chef des observateurs de l''Union européenne, Thijs Berman, a pour sa part déploré jeudi "un certain manque de transparence" concernant la distribution des cartes d''électeurs, alors qu''il reste "469.122 cartes" à distribuer, soit près de 9% des 5,3 millions d''électeurs inscrits, selon le ministre chargé des Elections, Cheikh Guèye.

 (Source: AFP)