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Séisme à Haïti : Un Mauricien employé de l’Onu parmi les rescapés

14 janvier 2010, 00:00

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Séisme à Haïti : Un Mauricien employé de l’Onu parmi les rescapés

Le Mauricien Patrick Hein travaillant pour les forces de maintien de la paix de l’Onu est un des rescapés après le séisme qui a fait des milliers de morts à Haïti.  C’est une information Radio One, à Maurice.  

Patrick Hein est un miraculé. Il travaillait au 5e étage du bâtiment abritant les services de Nations-Unies à Port-au-Prince quand est survenu la terre a tremblé. Il était 17h00 à Haïti (22h00 GMT), mardi soir, soit 2h00 du matin à Maurice, hier mercredi 13 janvier.

Le Mauricien travaille pour les forces de maintien de la paix depuis quatre ans. Il était un proche collaborateur du Tunisien Hedi Annabi, le chef de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah). Ce dernier serait décédé dans la catastrophe Patrick Hein est le fils de Philippe Hein, lui-même un ancien cadre de l’Onu.

Après la déclaration de Bernard Kouchner le ministre français des Affaires étrangères à l’effet que tous les employés de la mission des Nations-Unies à Haïti étaient décédés, les parents de Patrick Hein à Maurice craignait le pire pour leur fils et son épouse. Celle-ci est aussi une employée des la Minustah.

C’est en suivant les informations à la télévision que des proches de Patrick Hein ont vu sur CNN, des services de secours évacuant le Mauricien. «  Mon fils est un miraculé » a déclaré Philippe Hein à Jean-Luc Emile, le rédacteur en chef de Radio One. 

A Haïti, la situation est dramatique. Le Président de la République, René Préval a évoqué un bilan de 30 000 à 50 000 morts. Quelques heures auparavant, son Premier ministre Jean-Max Bellerive avait dit craindre "bien plus de 100 000 morts".

Le séisme, de magnitude 7 sur l''''échelle de Richter, est le plus violent depuis plus de 200 ans à frapper ce pays, l''un des plus pauvres de la planète.

Des écoles, des hôpitaux, des immeubles, des baraquements des bidonvilles se sont écroulés sous la violence de la secousse survenue mardi 12 janvier vers 17h00 (heure locale à Haïti) soit 22h00 GMT, ou 2h00 du matin le mercredi 13 janvier à Maurice. 

Près de 24 heures après la catastrophe, des habitants erraient dans les rues dévastées, abruties par le choc, ou s''efforçaient de venir en aide à des personnes bloquées sous les décombres. La Croix-Rouge locale s''est dite débordée alors que l''aide internationale se met en place.

L''Onu a été durement touchée, le bâtiment de cinq étages abritant le siège de sa mission dans le pays, la Minustah, s''est effondré. L''organisation a déclaré que le nombre de ses employés morts serait probablement "extrêmement élevé". Une centaine de personnes ont disparu sous les décombres de l''immeuble.

L''armée brésilienne a déclaré que onze membres de son contingent au sein de la Mission des Nations unies pour la stabilisation à Haïti avaient péri et que de nombreux autres militaires étaient portés disparus.

LES SECOURS DEBORDÉS

Le palais présidentiel s''est également en partie effondré pendant le séisme. René Préval et son épouse n''étaient pas dans le bâtiment et ont survécu mais le président du Sénat figure parmi les personnes piégées sous les gravats.

Des dizaines, voire des centaines de milliers de maisons ont été détruites, a déclaré un porte-parole de la Minustah. Dans les rues de Port-au-Prince, une ville de quatre millions d''habitants, erraient des gens en sanglots. Des cris s''échappaient des ruines. "Aidez-moi à sortir, je meurs (...). J''ai deux enfants avec moi", a lancé à un journaliste de Reuters une femme bloquée sous les décombres d''une crèche dans le quartier de Canapé-Vert.

L''épicentre du séisme était situé à l''intérieur des terres, à 10 km de profondeur et à 16 km de la capitale. Le tremblement de terre a été suivi de plusieurs violentes répliques atteignant jusqu''à 5,9 de magnitude.

Haïti est très mal équipé pour faire face à ce type de catastrophes et a lancé un appel à l''aide internationale. Des habitants dégageaient des blocs de béton à mains nues pour tenter de sauver des proches.

Le porte-parole de la Croix-Rouge haïtienne, Périclès Jean-Baptiste, a déclaré que son organisation était débordée. "Trop de gens ont besoin d''aide (...). Nous manquons d''équipement, nous manquons de sacs pour mettre les corps", a-t-il dit à Reuters.

Les communications sont coupées, les routes bloquées par les gravats et les arbres tombés, la fourniture d''électricité a été interrompue et l''eau potable manque.

MOBILISATION INTERNATIONALE

Le président américain Barack Obama a promis "une aide indéfectible" à Haïti. Il a ordonné à l''administration américaine de fournir rapidement des secours aux sinistrés et l''US Navy a envoyé un porte-avions et trois navires amphibies.
Déjà, des avions P3 de l''US Air Force ont effectué des vols de reconnaissance au-dessus de la zone dévastée. La Chine, la France, l''Islande, la République dominicaine voisine, faisaient partie des premiers pays mobilisés pour porter secours au pays.

L''organisation Médecins sans frontières (MSF) a déclaré que ses trois hôpitaux en Haïti étaient inutilisables et qu''elle soignait les blessés dans des abris temporaires. "Ce que nous voyons, ce sont de sévères traumatismes, des blessures à la tête, des membres écrasés, de graves problèmes qui ne peuvent être traités avec le niveau de soin médical actuellement disponible", a expliqué Paul McPhun, de la section canadienne de MSF.

L''école de médecine de l''Université de Miami a annoncé l''envoi d''un avion afin d''installer un hôpital de campagne sur place et le rapatriement de blessés dans un état critique vers la Floride.

Au Vatican, le pape Benoît XVI a ordonné la mobilisation immédiate du réseau caritatif de l''Eglise catholique en faveur des victimes. La cathédrale a été détruite et l''archevêque de Port-au-Prince, Monseigneur Joseph Serge Miot, a été retrouvé mort dans ses bureaux, selon les médias.

La Banque mondiale, dont les bureaux situés dans la banlieue ont été détruits, a annoncé le déblocage de 100 millions de dollars d''aide d''urgence, l''Onu une enveloppe de 10 millions.