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Renganaden Padayachy (MCCI) : «Encore tôt pour dire qu’il y aura une hausse de l’inflation»

19 décembre 2010, 00:00

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Renganaden Padayachy (MCCI) : «Encore tôt pour dire qu’il y aura une hausse de l’inflation»

Macro économiste à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice, Renganaden Padayachy estime, malgré les hausses récentes de prix, que les prévisions pour l’inflation en 2011 dépendent de plusieurs variables.

Qu’est-ce qui explique le pessimisme du secteur des services dans les court et moyen termes, comme révélé dans la dernière enquête du Business Confidence Indicator de la CCIM ?

Le secteur des services qui englobe le tourisme et le BPO et qui avait été affecté lors de la crise économique, commence à avoir peur de l’arrivée des répercussions de la crise euro à Maurice. Ils sont inquiets concernant le principal marché qui est l’Europe. Il faut noter que jusqu’à présent, ce secteur avait un taux de croissance assez élevé.

Quelles sont les autres principales constatations de votre troisième enquête sur le climat des affaires à Maurice ?

L’enquête fait état d’une amélioration, comparativement au mois de septembre. On note que les grandes entreprises, de par leur capacité, ont réussi à tenir le coup et se sont adaptés aux changements qui se sont imposés à eux. On constate également que le secteur manufacturier, surtout les grandes entreprises, ont réussi à augmenter leur niveau de commandes fermes. Ce qui se traduit immédiatement sur l’indicateur du niveau de confiance, qui regroupe plusieurs variables. En l’occurrence, plusieurs petites questions qu’on pose pour pouvoir résumer en une seule variable le niveau de confiance des entrepreneurs. Le but est que le résultat ne soit pas biaisé pour qu’on puisse regrouper et avoir une réponse fiable.

Pour la première fois, vos analyses démontrent que 2011 sera plus propice au commerce. Qu’est-ce qui a contribué à cette progression du niveau de confiance ?

A chaque précédente enquête, le secteur du commerce était davantage pessimiste, avec une baisse du niveau de confiance à chaque fois. En effet, pour la première fois, quand nous analysons en profondeur, leur anticipation concernant l’avenir est positive. 2010 va s’estomper et on peut espérer, en prenant un peu de temps pour s’adapter à la situation, que 2011 sera l’année de la reprise de la reprise.

On apprend qu’une grande majorité d’entreprises sondées ne vont pas recruter. Ce qui confirme donc la hausse du taux de chômage

Dans notre panel, 30 % seulement pensent qu’ils vont recruter car ils auront besoin d’effectifs. On avait prévu dans notre dernier rapport une hausse du taux de chômage car le taux de recrutement prévu ne sera pas suffisant.

Autre constatation qui surprend dans votre enquête : la grande majorité des sondés ont décidé de maintenir leur prix, une nouvelle hausse récente.

Il faut faire ressortir que l’enquête a été effectuée entre le 17 novembre et le 7 décembre 2010. Le calendrier de l’inflation se base sur beaucoup de produits, en général dans le secteur du commerce. Je n’ai pas entendu nécessairement de hausses de prix conséquentes pour les jouets, par exemple. Mais l’indicateur a évolué et lors de la prochaine enquête, on va certes constater qu’il y a eu une hausse.

C’est pourtant un autre son de cloche du côté de la Banque centrale, qui prévoit une hausse de l’inflation en juin prochain.

Le taux d’inflation pour 2010 sera de 2,7%, comme avancent les chiffres officiels du Central Statistics Office (CSO). Ce qui représente un taux très faible, donc, raisonnable. Toujours en prenant en considération les prévisions du FMI, qui annonce également une baisse, on ne peut dire sur le moment qu’il y aura une hausse de l’inflation. Certes, il y a eu récemment la hausse des prix alors que d’autres prix vont augmenter, mais il faut attendre et voir les chiffres que va afficher le CSO, ainsi que les répercussions sur les secteurs d’activités.