Les premiers résultats du recensement agricole 2010 ont été présentés jeudi, à la préfecture. On dénombre 7 623 exploitations, en très grande majorité familiales. Si l’île a gagné en productivité en 10 ans, il reste de gros efforts à faire sur la formation des agriculteurs, notamment des jeunes.(Photo : Les cultures de fruits et légumes progressent de 12% (soit 4750 ha), un point important car elles servent avant tout à la consommation domestique.)

Organisé tous les dix ans sur l’ensemble du territoire français, ce recensement agricole permet de tracer un portrait exhaustif du secteur. À La Réunion, les enquêteurs ont dénombré 7 623 exploitations, soit 1649 de moins qu’en 2000, pour 7872 exploitants agricoles (contre 9387 en 2000). Le secteur agricole regroupe 15 687 personnes au total (-8% par rapport à 2000).

En unité de travail annuel (équivalent temps plein), la baisse de main-d’œuvre est de 4,5%. Une régression marquée, mais toute relative par rapport à la métropole qui perd 22% des emplois agricoles en 10 ans. Les autres Dom, particulièrement les Antilles enregistrent aussi une forte chute (-21%). À La Réunion, le secteur se professionnalise et la main-d’œuvre agricole est désormais plus spécialisée.

Autres points positifs, la superficie totale agricole (bâtiments et friches compris) reste stable à 52 391 ha, tout comme la surface agricole utilisée qui atteint 42 813 ha (-2% par rapport à 2000). Les terrains agricoles font 5,8 ha en moyenne, très loin des immensités métropolitaines. Mais ces surfaces ont tendance à gagner du terrain au fil du temps.

77% d’exploitations familiales

La moitié des exploitations sont considérées comme petites à La Réunion car elles réalisent moins de 25 000 euros de chiffre d’affaires par an. Les grandes exploitations (plus de 100 000 euros de chiffre d’affaires) sont à peine 500 sur toute l’île. Moyennes et grandes exploitations assurent 85% de la production.

“La productivité s’est vraiment accrue ces dernières années et l’emploi s’est maintenu, ce qui est plutôt positif”, explique Michel Sinoir, directeur de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt. “La grande majorité des exploitations restent familiales (77%) et les chefs d’exploitation sont aidés par leurs proches. Les salariés ne représentent que 22% de l’emploi total.”

Une production nettement diversifiée

Même si la canne à sucre reste le pilier de l’agriculture réunionnaise avec 24 336 ha cultivés, la production tend nettement à se diversifier. Les cultures de fruits et légumes progressent de 12% (soit 4750 ha), un point important car elles servent avant tout à la consommation domestique.

 Les superficies fourragères augmentent quant à elles de 8% (soit 12 000 ha). “L’agriculture réunionnaise a fait des progrès considérables en 20 ans : les élevages bovins sont passés d’un cheptel moyen de 6 bêtes en 1989 à plus de 25 aujourd’hui”, indique Michel Sinoir. “Le gros point noir reste la formation des agriculteurs, très largement insuffisante par rapport à la métropole.” A La Réunion, un chef d’exploitation agricole sur cinq a un diplôme agricole contre un sur deux en métropole. Chez les agriculteurs de moins de 40 ans, même problématique : 28% ont le bac localement contre 75% en métropole.

Ces premiers enseignements seront analysés plus finement dans les mois à venir. Une présentation au monde agricole est prévue le 19 octobre.