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Rafael Nadal, roi de la terre battue

12 juin 2012, 00:00

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Rafael Nadal, roi de la terre battue

Malgré la pluie et une finale jouée sur deux jours, Rafael Nadal a remporté, le lundi 12 juin 2012, son septième titre de Roland-Garros et s''''est imposé comme le roi de la terre battue en battant seul le record qu''il partageait avec Björn Borg.

Pour atteindre ce rang, l''Espagnol a dû battre Novak Djokovik, numéro un mondial, 6-4 6-3 2-6 7-5 et l''empêcher de remporter ses premiers Internationaux de France et de réussir le premier Grand Chelem depuis celui de Rod Laver en 1969.
"Rafa a été meilleur", a dit le Serbe après avoir reçu le plateau d''argent de sa première finale à Paris malgré la déception de devoir reprendre à zéro sa quête des quatre victoires d''affilée dans le Grand Chelem et d''être devenu le huitième joueur à échouer à la dernière levée.

Nadal a escaladé les tribunes pour aller se perdre au milieu de son équipe. "C''est un privilège de jouer contre le meilleur joueur du monde", a-t-il dit, la Coupe des Mousquetaires à la main avec son air d''éternel enfant sauvage.

Cette 82e finale des Internationaux de France depuis 1925 était attendue comme un des sommets de l''histoire du tennis.
La pluie l''a empêchée de devenir l''égale par la qualité et l''intensité de la finale du dernier Open d''Australie, remportée par le Serbe face à l''Espagnol 5-7 6-4 6-2 6-7 7-5 en cinq heures et 53 minutes d''un festival de vitesse et précision.

Le match avait pourtant commencé dimanche par une démonstration de la perfection sur terre battue.
Nadal en a été l''auteur, appuyé sur son coup droit lifté et les fautes trop nombreuses de son adversaire obligé de forcer la cadence pour simplement rester dans l''échange.

L''Espagnol menait ainsi 6-4 5-3 lorsqu''est venue la première interruption à 17h10 après 1h52 de jeu. Le Serbe venait de fracasser sa raquette sur le coffre de son banc.

Lorsque le match a repris, 34 minutes plus tard, Djokovic s''était peut-être calmé mais Nadal a bouclé le set sur le service du Serbe et a pris les deux premiers jeux de la troisième manche.

MISE À MORT

Pendant l''interruption, les organisateurs n''avaient pas bâché le court. La terre, exposée à une bruine incessante, s''est gorgée d''eau et l''a rapidement transmise aux balles.

Nadal y a perdu son coup droit lifté. Ses coups sont devenus plus courts, ordinaires. Djokovic, plus apte à jouer à plat, pouvait désormais frapper ses revers à hauteur de hanche et agressait l''Espagnol sur ses retours de service.
Comme encalminé sur le Central, Nadal, qui n''avait pas perdu un set depuis le début du tournoi, a encaissé un 8-0, le temps que Djokovic prenne le 3e set 6-2 et mène 2-0 dans le 4e.

Quand Nadal a réussi à arrêter l''hémorragie, le score était de 6-4 6-3 2-6 1-2. Le match a été une nouvelle fois arrêté après trois heures de jeu effectif. Pluie et obscurité ont entraîné la suspension de la rencontre jusqu''au lendemain.

La finale de Roland-Garros n''avait été décalée qu''une fois depuis 1968 et l''avènement du professionnalisme, et c''était au mardi. Celle de Wimbledon l''a été deux fois et celle de l''US Open quatre fois, lors des quatre dernières éditions.

A Paris, l''événement s''était produit en 1973. Le Roumain Ilie Nastase avait battu le Yougoslave Nicolas Pilic 6-3 6-3 6-0.
Si la pluie avait sauvé Djokovic lors de la première interruption, elle venait de donner une nouvelle chance à Nadal.

D''après ceux qui l''ont rencontré dans les vestiaires, l''Espagnol avait de la vapeur qui sortait des narines comme des naseaux d''un toro bravo après le tierco des banderilles.

Lorsqu''est venu le temps du troisième tierco, celui de la faena et de la mise à mort, lundi, peu après 13h00, Djokovic a regardé le ciel en passant devant la chaise d''arbitre.

Le Serbe a servi le premier avec un break d''avance. Il a donné une balle de débreak à Nadal d''une faute de coup droit et s''est puni d''un coup de raquette sur la tête. Nadal a refait son jeu de service de retard grâce à la bande du filet.

L''Espagnol avait retrouvé son lift et sa longueur de balle. Djokovic était retombé dans ses fautes. Nadal a creusé son avantage d''un jeu blanc sur son service.

A partir de 3-2 en sa faveur, les jeux sont passés avec le service jusqu''à 6-5, sans balle de break et avec une brève interruption, sans bâche mais avec palabres, à 5-4.

Le soleil est revenu. A 30A, Djokovic au service s''est fait déborder et n''a pu répondre que par un coup droit qui est retombé à mi-court. Nadal s''est donné une balle de match. Djokovic lui a offert la victoire d''une double faute.
Le match venait de se terminer comme il avait commencé.

 

Par Jean-Paul Couret
(Photo:Djokovic et Nadal. Photo Gonzalo Fuentes. Reuters).
(Source: Reuters )