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Questions à Patrice Avrillon, directeur de l’Institut Patrice Avrillon

27 septembre 2012, 00:00

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Questions à Patrice Avrillon, directeur de l’Institut Patrice Avrillon

Le développement du corps ne peut se faire sans le développement de l’esprit et inversement. Patrice Avrillon y a toujours cru, dur comme fer. Et c’est avec ce principe holistique pour guide qu’il a réalisé un très vieux rêve le 15 septembre 2002 : l’ouverture de l’Institut Patrice Avrillon à Rivière-Noire. Durant les dix dernières années, il a pu faire prendre conscience à nombre d’adhérents que l’homme est trinitaire et qu’à ce titre, il n’atteint l’équilibre qu’en cultivant les trois dimensions qu’il porte en lui.

Comment vous est venue l’idée, il y a dix ans, de créer l’Institut Patrice Avrillon ?
– A l’ouverture de l’Institut le 15 septembre 2002, un très vieux rêve se réalisait : l’Institut tant attendu était né dix ans après l’obtention de mon Brevet d’Etat Français d’Aptitude à l’Enseignement de la Culture Physique à Reims en 1992. Ce vieux rêve avait commencé depuis le 15 septembre1972. Je venais d’avoir 15 ans, jour où je mettais pour la première fois les pieds dans un gymnase, celui de feu monsieur Marcel Létimier à Curepipe. Les diverses pensées sur le mur de son gymnase m’avaient impressionné.

Quel en était l’objectif au départ ?
– A l’ouverture de l’Institut en 2002, il n’y avait alors que le premier étage. En 2007, le deuxième étage a été construit et nous avons alors pu, par ce fait, proposer des cours collectifs.

Les gens se posent souvent la question de savoir pourquoi avoir choisi l’appellation «Institut». En choisissant le mot «Institut», j’ai voulu que ce centre soit plus qu’un gymnase conventionnel où un membre vient faire des activités physiques et puis s’en va. J’ai voulu d’un centre développant l’aspect tridimensionnel de l’individu : physique, mental et spirituel. D’où le nom «Institut» qui, à mon avis, sied mieux à la spécificité du centre. On pourrait aussi dire que c’est un gymnase holistique, qui vient du mot holisme ou «holos» en grec et qui veut dire entier. C’est un gymnase holistique n’ayant toutefois aucun rapport avec la mouvance new age. «Développer le corps sans développer l’esprit est aussi absurde que de développer l’esprit sans développer le corps», nous disait Alexis Carrel, prix Nobel de médecine.

Quelles sont les activités qui sont abritées à l’Institut ?
– Au premier étage, les adhérents s’adonnent aux exercices de musculation et cardio-vasculaires. Les exercices musculaires aident l’adhérent à se forger une musculature harmonieuse. La morphologie d’un individu peut être modifiée d’une façon importante. Ils ont aussi un rôle prépondérant dans l’élimination du surplus de graisse en augmentant le métabolisme de base de l’individu. Je tiens ici à faire ressortir que nous ne prônons pas un développement musculaire hypertrophique de type body-building. Les exercices cardio-vasculaires jouent un rôle prépondérant dans le combat contre le surplus de graisse, contre l’obésité et la surcharge pondérale et aident à maintenir le coeur et les poumons en bonne santé.

Au deuxième étage, nous avons les cours collectifs, tels que Step, Body Bump, Tae Bo. Ces cours sont compris dans la cotisation mensuelle. Les autres cours sont la self-défence, qui est en fait un mélange de divers arts martiaux où l’objectif principal est de défendre la vie, de défendre sa vie en cas d’attaque mais où la riposte est toujours proportionnée à l’attaque, les danses de salon, dites ballroom dancing, la danse moderne, des cours de Pilates. Nous commencerons bientôt des cours de piano, de musique et danse orientale, de théâtre anglais – drama. Le massage et les autres techniques de bien-être sont aussi proposés.

Quelle est la philosophie de l’Institut : concourir au développement intégral de l’individu ? Atteindre à l’équilibre psychosomatique et à la santé en partant du bien-être physique ?
– Qu’est-ce qui fait notre spécificité ? C’est justement le développement holistique et tridimensionnel de l’individu. Nous avons de temps en temps des débats, conférences et causeries. Nous allons mettre plus d’accent sur le côté éducation et culture. Le concept de TED talks sera bientôt introduit et sera animé par monsieur Hugues Rivet. Nous envisageons également d’entrer dans le créneau formation.

Le troisième pied de la pyramide n’est évidemment pas négligé. Je veux dire le pied spirituel. Nous espérons que les nombreuses maximes et pensées philosophiques et spirituelles qui tapissent l’ensemble des murs de l’Institut poussent l’adhérent à la réflexion sur lui-même, sur la vie, sur sa vie.

Comment devient-on membre de votre gymnase ?
– Si quelqu’un veut être membre, nous l’appelons adhérent, après avoir pris connaissance des règlements internes, il devra signer son contrat d’adhésion, s’il est majeur – sinon ce dernier sera signé par son/ses représentant/s légal/légaux – et payer ses frais d’inscription et sa cotisation mensuelle. Nous recommandons un certificat médical d’aptitude avant que l’adhérent ne commence à faire des exercices, au cas contraire il devra nous donner un certificat où il établit son aptitude à s’adonner aux exercices. Lesquels frais et cotisation n’ont pas changé depuis deux ans et restent et resteront très abordables, le but n’étant pas commercial et lucratif. Le fait d’être adhérent vous permet de participer aux cours collectifs à un tarif spécial adhérent. Nous avons aussi des tarifs d’adhérents temporaires – c’est-à-dire des tarifs par séance, pour 7 et 15 jours, un, deux, trois et six mois. Nous avons différentes catégories de tarifs : individuel, couple, étudiant, individuel de plus de 60 ans, et couple de plus de 60 ans.

A quel rythme s’exercent ceux qui le fréquentent ?
– Ceux s’adonnant à la musculation et aux exercices cardio-vasculaires s’exercent en principe trois fois par semaine, voire quatre fois. Ceux prenant part aux cours collectifs sont présents le jour où ces cours ont lieu. Il y en a beaucoup qui font à la fois la musculation-cardio et les cours collectifs. En fait, ceci est tout à fait dans l’esprit de l’Institut qui est ce développement holistique et global de l’individu.

Quel regard portez-vous sur le monde du sport, du sport business, du sport spectacle, qui n’hésite pas à tricher pour repousser les limites humaines et augmenter le total des gains ?
– Le monde du sport business, le sport spectacle, est très éloigné de la philosophie du Baron de Coubertin. Ce n’est plus ce «Mens Sana in Corpore Sano», un esprit sain dans un corps sain. Il faut à tout prix repousser les limites humaines et gagner le plus d’argent possible. La fin, bien souvent, justifie les moyens, on y va pour la triche. Ceux qui s’adonnent au dopage ont toujours une longueur d’avance sur les contrôles. Je pense que tout ceci est dû à un système de valeurs faussé. On pense que le bonheur se trouve dans l’avoir, le paraître, dans la gloire alors qu’il est dans l’être, dans cette paix d’esprit, dans cette joie profonde et véritable pour les choses simples de la vie.

Votre approche se situe donc complètement à l’opposé du «circuit officiel»…
– En effet, je suis hors circuit…

Avez-vous essayé, essayez-vous, de transmettre les valeurs qui vous sont chères à la présente génération ?
– Je pense qu’on ne doit rien imposer mais susciter une prise de conscience de ces valeurs, d’une part, par les nombreuses maximes et pensées philosophiques et spirituelles qui tapissent l’ensemble des murs de l’Institut et d’autre part, par l’enseignement qui est donné et également par les causeries – débats qui ont eu lieu et qui auront davantage lieu dans l’avenir. Depuis le 15 septembre, jour de notre dixième anniversaire, l’Institut a sa page Facebook pour nous faire connaître et expliquer notre philosophie.

La présente génération est-elle sensible à cette notion de développement intégral de l’individu ?
– Je l’espère.

Le développement intégral passe aussi par la découverte de soi, la découverte intérieure qui procure ce sentiment de paix durable. La méditation occupe-t-elle aussi une place importante dans votre approche de l’activité physique ?
– Je pense que la méditation est un passage obligé vers cette découverte intérieure, vers cette paix durable. Tous les grands maîtres spirituels y sont passés. Qu’ils soient hindous, bouddhistes, soufis, chrétiens etc. Chez les chrétiens, où elle avait été longtemps négligée, elle avait été pratiquée au début de la chrétienté par les moines du désert, par Jean Cassien, entre autres. Elle a été redécouverte au début du 20e siècle par un moine anglais, John Main, qui l’a, du reste, appelée méditation chrétienne. A en juger par le changement profond que la méditation apporte dans une vie, on peut dire que c’est plus qu’une manière de prier : c’est une manière de vivre, de vivre du plus profond de son être. L’action et la méditation doivent aller de pair. «The life of wisdom must be a life of comtemplation combined with action», disait Scott Peck.

Dix est aussi nombre de cycle, de cycle qui s’achève et qui donne le départ à un nouveau cycle. Quelles sont les leçons que vous tirez des dix dernières années et qui vous aideront dans les années à venir ?
– Peut-être que durant ces dix dernières années nous ne nous sommes pas suffisamment fait connaître, nous allons donc plus communiquer, entre autres au moyen des réseaux sociaux, et également mettre plus d’accent sur les autres pieds de la pyramide, les pieds mental, philosophique et spirituel. Nous allons augmenter le nombre de cours dispensés. Nous continuerons de donner un enseignement sérieux et professionnel. Nous avons la chance d’avoir des professeurs très capables et qui sont également de bons pédagogues.

Pour conclure, je dirai que le but de l’Institut n’est pas commercial, ce n’est pas un business, mais c’est de former des hommes et des femmes bien dans leur corps et dans leur tête. La santé n’est pas seulement une absence de maladie mais un état de bien-être total sur les plans physique, mental et spirituel. Je terminerai par cette pensée de Serge Carfantan, docteur agrégé en philosophie : «L’homme est un être trinitaire : par son corps, il est engagé dans le faire, par son esprit, il est engagé dans la pensée, par son âme, il est engagé dans l’Être. Cette triade n’a de sens que comme une totalité indivise, il n’est pas possible d’y pratiquer une séparation sans immédiatement effectuer une mutilation.»

Propos recueillis par Robert D’Argent