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Qatargate pour le Club M

11 septembre 2013, 19:40

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Qatargate pour le Club M

Il y a quelques mois, on a entendu parler du « Qatargate » avec principalement l’octroi surprenant de la Coupe du monde de football de 2022 à ce petit Etat insulaire du Moyen-Orient disposant de gros moyens financiers.

 
Dans le cas de la sélection mauricienne, invitée tous frais payés pour un match amical jeudi dernier à Doha (perdu 3-0), ce déplacement fait déjà couler beaucoup d’encre… A peine une semaine plus tard !
 
Si le financement n’est pas à l’ordre du jour, c’est plutôt l’entourage du Club M qui fait grand bruit. Déjà, au départ, la composition de la délégation, comprenant quatre dirigeants, laissait perplexe. D’aucun se demandait pourquoi tant d’officiels pour accompagner la sélection dans le cadre d’une joute sans enjeu, si ce n’est que pour profiter d’un voyage de luxe ?
 
« Pourquoi autant de dirigeants dans le groupe si ce n’est que pour faire plaisir aux petits copains ? Cela ressemble étrangement à un bribe électoral à l’approche du scrutin au niveau de la Mauritius Football Association (MFA). C’est parce qu’à la clé il y a un traitement princier que plusieurs dirigeants se sont empressés d’y aller contrairement à d’autres déplacements en Afrique », s’insurge une source du milieu footballistique local.
 
Dix-neuf joueurs, l’entraîneur national, son assistant, un kit manager, un team manager et quatre dirigeants ont constitué la délégation finale qui a séjourné de mardi à vendredi dernier au Qatar. Quatre jours durant lesquels, deux dirigeants ont joué aux abonnés absents. Et, de sources concordantes, nous apprenons qu’ils n’ont été vus qu’au départ et à l’arrivée à l’aéroport…
 
Voyage VIP versus soucis de transport
 
« C’est l’exemple-type de ceux qui sont partis en vacances aux frais de la sélection. On ne les a pas vus là-bas. Même pas le jour du match », laissent entendre plusieurs joueurs du Club M qui préfèrent garder l’anonymat, par craintes de représailles.
 
Pour ces deux mêmes dirigeants, ils ont eu droit à un voyage VIP, avec vol en première classe et suites présidentielles au Wyndham Grand Regency Hotel, sans compter les autres largesses accordées sur place ou encore une histoire d’excédent de bouteilles de boissons alcoolisées dans les bagages d’un autre dirigeant.
 
Osons croire qu’il était vraiment nécessaire qu’autant de dirigeants locaux aillent au Qatar, mais quelles sont finalement les retombées de ce déplacement ? Ont-ils pu négocier quelque chose de concret pour Maurice auprès des autorités qataries de football dont les moyens sont inépuisables ? Rien jusqu’à présent. Il nous revient plutôt que les officiels mauriciens ont loupé une rencontre avec la fédération du Qatar, car ils n’étaient pas à l’heure à ce rendez-vous.
 
Il nous revient encore que la fin du séjour du Club M a failli tourner au vinaigre sur une question d’allocation aux joueurs. De l’argent de poche leur était destiné mais ce n’est que le jour de leur départ de Doha que cette somme leur a été remise. Et ce, après maintes discussions entre les joueurs et certains dirigeants (le ton serait ainsi monté de plusieurs crans entre les divers protagonistes).
 
Enfin, que dire du retour de la sélection au pays samedi matin si ce n’est que la majorité des joueurs se sont retrouvés livrés à eux-mêmes à l’aéroport ? « Aucune disposition n’avait été prise pour nous ramener chez nous », pestent encore bon nombre de nos sélectionnés. C’était le cadet des soucis des deux fameux dirigeants. C’est un autre dirigeant, pas du voyage celui-là, qui a dû venir à la rescousse de nos footballeurs.
 
Un sentiment de ras de bol anime les joueurs qui expriment déjà le souhait de ne plus revenir en sélection. Ce voyage du Club M fait plus que jamais débat dans le milieu concerné, surtout le comportement des dirigeants en question. Voilà donc encore une de ces affaires extra-sportives auxquelles nous a si bien habitué le football mauricien.