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Proche-Orient : Discussions de rattrapage entre Netanyahu et Obama

5 juillet 2010, 00:00

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Benjamin Netanyahu attendu, le mardi 6 juillet, à la Maison blanche pour des entretiens avec Barack Obama, aspire à un réchauffement des relations d''''Israël avec l''allié américain.

Cette rencontre, la cinquième du Premier ministre israélien avec Obama depuis l''entrée en fonctions du président américain début 2009, avait été reportée il y a un mois après un assaut de la marine israélienne contre une flottille humanitaire qui tentait de forcer le blocus de Gaza.

Selon un responsable israélien, Netanyahu et Obama se prêteraient à une photo protocolaire, contrairement à ce qui s''était passé en mars lors d''une entrevue des plus discrètes qui avait été interprétée comme une rebuffade du président marquant sa désapprobation des colonies juives en territoire palestinien.

Aucune séance photo n''avait alors été proposée. Cette fois, le porte-parole de la Maison blanche, Robert Gibbs, a dit que la rencontre donnerait lieu à un "traitement photo", ce qui signifie d''ordinaire que le président et un dirigeant étranger s''adressent aux journalistes dans l''enceinte du Bureau ovale.

Netanyahu exprimera le souhait de faire évoluer les négociations israélo-palestiniennes actuelles vers des entretiens en tête à tête, de préférence aux "pourparlers de proximité" faisant l''objet d''une médiation de l''émissaire d''Obama au Proche-Orient, George Mitchell.

"J''espère et je crois qu''une partie essentielle de mes conversations avec le président Obama la semaine prochaine à Washington sera consacrée aux moyens d''engager sans délai des entretiens de paix directs entre Israël et les Palestiniens", a déclaré Netanyahu.

"Je suis prêt à rencontrer le président (Mahmoud) Abbas aujourd''hui, demain et le jour suivant où que ce soit", a-t-il ajouté lors d''une réception marquant la fête nationale américaine à la résidence de l''ambassadeur des Etats-Unis.

Daniel Shapiro, conseiller d''Obama pour le Proche-Orient, a déclaré aux journalistes que les pourparlers indirects avaient porté sur les questions principales du conflit et contribué à réduire le fossé entre les deux parties. Mais il a estimé qu''il était encore trop tôt pour passer à des entretiens directs.

Selon Robert Gibbs, Netanyahu et Obama s''entretiendront de "de la nécessité et des chances de parvenir rapidement à des entretiens directs", ainsi que de la sécurité régionale, de questions d''intérêt bilatéral et des "récents changements de politique (d''Israël) à Gaza" - allusion à l''allègement du blocus de l''enclave contrôlée par le mouvement islamiste Hamas.

Netanyahu a annoncé que toutes les marchandises, hormis les armes et les matériaux nécessaires à leur fabrication, pourraient entrer dans la bande de Gaza, ceci après le tollé international suscité par l''abordage sanglant d''un des navires turcs de la flottille le 31 mai par la marine israélienne.

Dans un message qui ne pouvait pas échapper à Netanyahu face à l''isolement croissant de son pays, Obama avait dit considérer la situation à Gaza comme "intenable".

Mais le président américain pourrait avoir politiquement intérêt à adopter un ton plus chaleureux envers Netanyahu qu''en mars dernier, période où Washington s''était irrité de l''annonce par Israël - pendant une visite du vice-président américain Joe Biden - d''un projet de construction de 1 600 nouveaux logements dans une zone de Cisjordanie annexée à Jérusalem.

A l''approche des élections de mi-mandat prévues en novembre, à l''occasion desquelles il espère prévenir un fort recul de son Parti démocrate, Obama est conscient qu''Israël jouit du soutien de nombreux parlementaires et électeurs américains.

Il s''est engagé en faveur de la sécurité de l''Etat juif, notamment vis-à-vis de l''Iran et de ses ambitions nucléaires - question qui, selon responsables israéliens, devrait figurer en bonne place dans les entretiens des deux dirigeants.

Netanyahu et Obama pourraient envisager de prolonger au-delà de septembre un moratoire israélien de dix mois sur les nouvelles constructions de logements en Cisjordanie occupée, mesure limitée mise en oeuvre sous la pression de Washington.

Mais cette initiative risque de déstabiliser la coalition de Netanyahu, dont fait partie un parti d''extrême droite, et les Palestiniens n''ont pas indiqué qu''ils la jugeraient suffisante pour engager des négociations accélérées sur leur futur Etat.

Après son rendez-vous de Washington, le dirigeant israélien se rendra à New York pour y rencontrer des dirigeants de la communauté juive américaine.

(Source: Reuters)