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Présidentielle américaine : Obama et Romney s’affrontent sur la politique étrangère des Etats-Unis

23 octobre 2012, 00:00

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Le troisième et dernier débat entre Barack Obama et Mitt Romney a parlé de politique étrangère, comme cela était prévu, mais à chaque question, les deux candidats revenaient inexorablement à la situation économique du pays, preuve que ces questions restent la principale préoccupation de l’électorat.

Un certain nombre de dossiers diplomatiques ont quand même été abordés, de la Libye à l’Iran en passant par l’Afghanistan et la Chine. Mais, en filigrane, il s’agissait pour chaque candidat d’exposer le rôle des Etats-Unis dans le monde et les principaux risques de sécurité pour le pays. Pour Barack Obama, la plus grande menace qui pèse sur les Etats-Unis sont « les réseaux terroristes ». Pour Mitt Romney, c’est un Iran en possession de la bombe nucléaire. Pendant le débat, le président sortant a défendu son bilan diplomatique, rappelant qu’il a organisé le retrait d’Irak et abattu Oussama Ben Laden. Son rival a estimé que les Etats-Unis avaient perdu de leur influence depuis quatre ans, la faute à la "faiblesse" affichée par la Maison Blanche.

Obama : « A chaque fois que vous avez exprimé une opinion, vous avez eu tort ». Plus percutant, parfois même hautain dans ses interventions, Barack Obama a tenté de mettre en lumière les contradictions de son rival sur de nombreux dossiers. « Vous avez dit qu’on devait aller en Irak en dépit du fait qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive. Vous avez dit qu’on devrait toujours avoir des troupes en Irak à ce jour. Vous avez dit d’abord qu’on ne devrait pas avoir de calendrier en Afghanistan, puis vous avez dit que si. A chaque fois que vous avez exprimé une opinion, vous avez eu tort », a-t-il énuméré. « Une chose que j’ai apprise en tant que commandant en chef est d’être clair, avec nos ennemis et avec nos alliés », a-t-il dit, répétant à de nombreuses reprises que les décisions qu’il a prises n’ont pas été faciles, mais qu’elles étaient nécessaires.

« M’attaquer moi, ce n’est pas le sujet, a répondu Mitt Romney. M’attaquer moi, ce n’est pas comme ça que l’on affronte les défis du Moyen-Orient ». Alors que le président le critiquait pour ses propos sur la Russie, considérée comme « l’ennemi géopolitique numéro 1 des Etats-Unis », le républicain a rappelé qu’Obama avait été enregistré à son insu, promettant au président d’alors Dmitri Medvedev plus de "flexibilité" après le scrutin. A de nombreuses reprises, il a estimé que la politique d’Obama au Moyen-Orient et en Afrique du Nord n’avait pas empêché la résurgence de la menace d’Al-Qaida, ni l’arrivée de régimes islamistes. « Depuis quatre ans, l’influence américaine n’est plus forte dans aucun pays, a lancé Romney. Ce n’est pas seulement en tuant qu’on se sortira de cette pagaille. Nous allons devoir mettre en place une stratégie complète et solide pour aider le monde musulman et d’autres parties du monde à rejeter l’extrémisme radical violent ». « Franchement, gouverneur, on a parfois l’impression que vous pensez que vous feriez les mêmes choses que nous mais que comme vous les diriez plus fort, cela ferait une différence », lui a rétorqué Barack Obama, le rapprochant de George W. Bush et Dick Cheney, dont l’héritage politique est plus qu’impopulaire.

Israël l’allié… Alors que le débat avait lieu en Floride, Barack Obama a été catégorique : en cas d’attaque iranienne sur Israël, les Etats-Unis se tiendraient à ses côtés. « Israël est un vrai ami. C’est notre meilleur allié dans la région », a-t-il ajouté, vantant « la coopération militaire entre nos deux pays, la plus grande dans l’histoire » pendant son mandat. Mitt Romney a pourtant critiqué ces relations, estimant qu’elles s’étaient dégradées depuis 4 ans. « Nous devons soutenir nos alliés. Je pense que les tensions entre Israël et les Etats-Unis sont très regrettables », a lancé le républicain, pour qui la relation entre les deux nations est une priorité diplomatique.

Il a pris pour exemple le fait qu’Obama n’ait pas visité une seule fois Israël pendant son mandat, alors qu’il a fait « une tournée d’excuses » au Proche-Orient. « Vous avez oublié d’aller en Israël, et ils s’en sont rendus compte », a-t-il lancé. M. Obama a alors rétorqué que lorsqu’il était allé en Israël pendant sa campagne de 2008, il était allé à Yad Vashem, et pas « rencontrer des donateurs », comme l’a fait son rival.

… l’Iran, l’ennemi. Sur l’Iran, les deux hommes ont montré les dents. « Tant que je suis président, l’Iran n’aura pas la bombe nucléaire. Nous avons mis en place les sanctions les plus lourdes dans l’histoire. Nous avons fait cela car un Iran nucléaire est une menace pour nous et pour Israël », a-t-il justifié. Niant tout accord avec l’Iran pour entamer après la présidentielle des négociations bilatérales, comme cela avait été rapporté par le New York Times, il a rappelé que l’objectif ultime était d’empêcher l’Iran de disposer de la bombe atomique.

Si, malgré les sanctions, Téhéran ne renonce pas à son programme nucléaire controversé, le président américain a rappelé que « toutes les options étaient sur la table ». « Mon désaccord avec le gouverneur Romney est que, pendant cette campagne, il a souvent dit que nous devrions envisager une action militaire préventive. Je pense que c’est une erreur », a-t-il affirmé. Le candidat républicain a plaidé pour un des sanctions encore plus lourdes, et pour un isolement diplomatique total. S’agissant d’une action militaire, M. Romney a soutenu qu’il s’agit d’une option « qu’on ne doit envisager qu’en dernier ressort si toutes les autres voies ont été tentées ». Il a également critiqué la non-réaction du président au moment des manifestations de 2009 en Iran, une « énorme erreur », répétant que l’Iran était, après un mandat d’Obama, quatre années plus proches d’une bombe nucléaire.