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Port : Un syndicat mènera campagne contre la privatisation

23 juillet 2010, 00:00

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Port : Un syndicat mènera campagne contre la privatisation

La MTPEU a annoncé, ce vendredi 23 juillet 2010, qu’elle fera campagne afin de  faire obstruction au projet de partenariat stratégique dans le port. Ce syndicat est d’avis que la privatisation représentera un recul pour ce secteur et ses employés.


 «Nous n’allons pas permettre la privatisation du port, que tout ce qui a été construit à la force du sang, dans la lutte syndicale, soit détruit ! Auparavant, dans le port, j’en ai été moi-même témoin, les travailleurs étaient traités comme des animaux. En 40 ans, il faut voir comment les conditions de travail se sont améliorées. C’est une avancée énorme qui a été faite. Alors pourquoi venir tout briser ? Ce serait un crime contre les droits de l’homme !», lance Jack Bizlall, négociateur de la Maritime Transport and Port Employees Union.


«Nous ne voulons pas que, d’un coup de plume, le Premier ministre permettent à des étrangers de prendre notre port. Nous pousserons le gouvernement à instituer un Select Committee pour vérifier si le port a vraiment besoin d’un partenaire stratégique», poursuit-il. Ces déclarations ont été faites lors d’une conférence de presse, organisée par la MTPEU, en  ce 23 juillet, à la cure de l’Immaculée-Conception, Port-Louis.

 
Ce syndicat a constaté que bien qu’avant les élections, les autorités avaient affirmé qu’elles n’iraient pas de l’avant avec le projet de partenaire stratégique pour le port, aujourd’hui, une fois les élections passées, elles remettent la question sur le plateau et annoncent qu’elles enclenchent sérieusement des démarches en ce sens. «Le gouvernement a dupé les travailleurs du port avant les élections», souligne Jack Bizlall.


Le syndicaliste est d’avis que le port peut prospérer sans qu’on ait recours à un partenaire stratégique. Il suffit d’apporter quelques réformes. Premièrement, afin d’exploiter le Multipurpose Terminal (MPT) qui ne fonctionne qu’à 25%, il faudrait renforcer ce quai pour qu’il puisse supporter de grands portiques et lui trouver de nouvelles activités.

Deuxièmement, il faudrait éliminer le décalage entre les revenus du captive traffic,en l''''occurrence les marchandises destinées à Maurice, et ceux du transbordement. «Le volume de transbordement dépasse le volume de captive traffic. En 2009, les tarifs portuaires ont augmenté de 18%, alors que les frais de transbordement n’ont pas été changés. Le captive traffic est en train de subventionner le transbordement, qu’il s’agit avant tout de rentabiliser», explique-t-il. Le négociateur de la MTPEU pense que le budget déficitaire de la CHC depuis quatre ans «est dû principalement à sa politique tarifaire et expansionniste».


Troisièmement, le véritable concept du port franc doit être développé. «Le port franc doit être utilisé pour importer des produits, les transformer pour ensuite les exporter avec une valeur ajoutée. Or, le port franc a été accaparé par des entreprises commerciales qui en ont fait un parc d’entrepôts pour leur commerce. Il faut transférer ces entrepôts ailleurs, et laisser le port développer le port franc. Agencé avec le transbordement, le port pourrait même créer un autre champ d’action : développer des bateaux cargos qui pour faire du transport maritime dans l’océan Indien», suggère Jack Bizlall.


«Le port n’a pas de problème financier ou de savoir-faire. Vu que le gouvernement a le monopole, il n’y a pas besoin de faire du marketing. Le port génère des emplois. Dans le port, il n’y a pas d’hégémonie capitaliste», conclut-il.