Plus de trois cents employés de la Cargo Handling Corporation ont assisté à la première assemblée générale de la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA). De son côté, la Port-Louis Harbour and Docks Workers Union (PLHDWU), n’a pu réunir le quorum nécessaire pour tenir son assemblée.

La PLMEA, le dernier né des syndicats du secteur portuaire, a tenu sa première assemblée générale, ce jeudi 31 mars. Les dirigeants de la PLMEA s’accordent à dire qu’une nouvelle ère de l’histoire syndicale dans le port se dessine actuellement.

La fin de la  PLHDWU est proche, selon les dirigeants de la PLMEA, qui sont, d’ailleurs, tous des anciens membres de ce syndicat historique du secteur portuaire. La PLHDWU avait  été le fer de lance du mouvement syndical dans les années 70.

Le fait que la PLHWDU n’ait pas pu réunir le quorum nécessaire pour la tenue de son assemblée générale est très significatif, car cela démontre que nous assistons actuellement  à la naissance et au développement d’une nouvelle génération de syndicalistes dans ce secteur, ont déclaré les dirigeants de la PLMEA.

La création de la PLMEA marque, aussi, le retour des syndiqués de la Cargo Handling Corporation (CHC) au sein de la General Workers Federation (GWF). La PLHDWU fondée en 1970 était un des piliers de cette fédération syndicale jadis proche du Mouvement militant mauricien.

Toutefois, en 2007, ce syndicat avait choisi, sous la houlette de son ex-conseiller technique, feu Mario Flore, de prendre ses distances de la GWF. La PLMEA, elle, s’est affiliée, dès sa création, à la GWF.

Le président de la GWF, Serge Jauffret a salué ce moment qu’il a qualifié d’historique. Serge Jauffret a rappelé avec émotion que c’est grâce aux travailleurs du port que l’Union of Artisans of the Sugar Industry (UASI) - dont il est, lui-même, le président – avait  obtenu sa reconnaissance syndicale en 1979. «C’est aussi une nouvelle page de l’histoire de la GWF que vous êtes en train d’écrire», affirme-t-il.

Le président de la PLMEA, Anwar Timol, a énuméré les nombreux obstacles qui ont émaillé les premiers pas de ce syndicat, alors que le secrétaire de cette organisation, Alain Edouard, a évoqué pour sa part  les « intenses » événements qui ont marqué les premiers mois d’existence du syndicat.

La PLMEA a été créée le 21 septembre dernier. Elle a obtenu, le 16 février dernier, la reconnaissance légale et le pouvoir de négocier avec la direction de la CHC après de longues auditions à l’Employment Relations Tribunal (ERT).

Depuis, les procédures pour une autre bataille juridique devant l’ERT ont été enclenchées. Immédiatement après l’obtention de la reconnaissance syndicale, les dirigeants de la PLMEA avaient invité la direction de la CHC à ouvrir les discussions pour la signature d’un «Procedural Agreement», un accord qui doit, selon la loi, encadrer les négociations entre les représentants syndicaux et le patronat.

Aucun terrain d’entente n’ayant été trouvé entre les deux parties, en ce qui concerne le «Procedural Agreement, la PLMEA a demandé à l’Employment Relations Tribunal (ERT) de trancher. La première audition a été fixée au mercredi 5 avril.

Ashok Subron a ensuite lancé un appel «spécial» pour que les 700 membres de la PLMEA participent massivement à la marche de protestation organisée par la Confédération Syndicale de Gauche (CSG-Solidarité), le samedi 2 avril prochain.

«C’est important que le renouvellement syndical du secteur portuaire se manifeste fièrement à cette occasion aux côtés des autres travailleurs du pays», affirme le négociateur de la PLMEA. Il a ensuite rappelé que la PLMEA doit se tenir prête pour contrer toute tentative de privatisation dans le port.

Lors de son intervention, le négociateur de la PLMEA Ashok Subron, a salué le courage avec lequel le gréviste de la faim, Jeff Lingaya, a «mis en péril sa vie» pendant 21 jours pour réclamer le paiement des salaires des ex-employés d’Infinity BPO Ltd.  «C’est un jeune qui a risqué sa vie pour combattre l’injustice faite à notre jeunesse dans ce nouveau secteur économique qu’est le BPO», a fait ressortir Ashok Subron.

Les 300 employés de la  Cargo Handling se sont alors mis débout pour rendre hommage à Jeff Lingaya.