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Port du hijab au travail : Le ministre Mohamed monte au créneau

25 octobre 2012, 00:00

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Port du hijab au travail : Le ministre Mohamed monte au créneau

Les employeurs ont-ils le droit d’interdire aux travailleurs de porter des habits traditionnels, dont le hijab ? Non, soutient le ministre du Travail, Shakeel Mohamed, interrogé par l’express, hier mercredi 24 octobre. Cela constitue une «violation» de la loi industrielle sur la liberté religieuse sur le lieu du travail, a souligné le ministre qui indique avoir reçu plusieurs plaintes de femmes de toutes communautés confondues, sur l’interdiction qui leur avait été faite de porter des vêtements traditionnels.

«Je veillerai à ce que la loi soit respectée. Il y aura des poursuites et des amendes à payer», a martelé le ministre qui précise qu’il sera «intraitable» sur la question. Shakeel Mohamed a ajouté que la nouvelle loi industrielle confère à tout travailleur du pays, la liberté de pratiquer et de vivre sa religion, dont le droit de s’afficher dans les tenues vestimentaires conformes à sa religion, sans devoir faire l’objet d’ostracisme.

Et d’évoquer, au passage, le sort des infirmières de la communauté musulmane, à qui l’on avait interdit de porter le hijab sur leur lieu de travail. «Mais, suite à mon intervention, cette décision a été renversée.»

Autre cas : une postulante pour un emploi à Air Mauritius, qui s’est présentée devant un panel, vêtue d’un hijab. On lui aurait notamment demandé : «Pourquoi sur la photo accompagnant votre CV, vous n’aviez pas la tête recouverte et maintenant devant nous vous êtes couverte ?» Sur ce, elle a été invitée à partir. Shakeel Mohamed dit avoir eu des consultations avec Air Mauritius sur cette affaire. Et selon lui, le problème est presque résolu.

Pour lui, l’absence de tolérance et la discrimination à outrance pratiquées par certains «sont des actes condamnables par la loi». Et à ceux qui justifient leur position en invoquant le fait que Maurice est un Etat laïc, Shakeel Mohalmed réplique : «La laïcité ne veut pas dire qu’on doit rejeter notre religiosité.» Avant de traiter les opposants d’«hypocrites».