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Planteurs de Riche-Terre : Takbir Dassuruth, l’un des grévistes de la faim admis à l’hôpital

15 mars 2010, 12:00

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Planteurs de Riche-Terre : Takbir Dassuruth, l’un des grévistes de la faim admis à l’hôpital

Les ex-planteurs de Riche-Terre poursuivent leur grève de la faim à Triolet. Ils en sont à leur 25e jour de leur mouvement de protestation. Leur état de santé se détériore. Un des grévistes a été conduit d’urgence à l’hôpital du Nord, ce lundi 15 mars.

Takbir Dassuruth, l’un des grévistes qui est également président de l’Association des ex-planteurs de Riche-Terre, a été admis à l’hôpital du Nord, ce lundi 15 mars. Son état de santé inspire de vives inquiétudes. Quelques heures avant son malaise, il déclarait: «Je n’abandonnerai pas. Je poursuivrai cette grève jusqu’au bout. Nous sommes déterminés et je demande au Premier ministre de nous rendre visite pour constater dans quel état on se trouve», murmurait le gréviste. Parler est devenu un supplice pour Takbir Dassuruth.

Salim Muthy, porte-parole des grévistes de la faim, arrive difficilement à cacher son inquiétude. «Takbir Dassuruth a perdu connaissance alors que des volontaires l’emmenaient aux toilettes. Quand il a repris ses esprits, il nous a demandé de le laisser là. Il ne voulait pas qu’on le conduise à l’hôpital. Nous avons longuement insisté et il a accepté de s’y rendre», raconte Salim Muthy. 

Le porte-parole des grévistes de la faim confie qu’il craint le pire. Il ne cesse de répéter aux grévistes que «leur vie est importante.» Mais il se heurte à la détermination de ces hommes et de ces femmes qui, d’une seule voix, déclarent qu’ils n’arrêteront pas leur mouvement. «Nous continuerons aussi longtemps qu’on n’obtiendra pas justice»,disent-ils.

Outre Takbir Dassuruth, les sympathisants des grévistes de la faim, essayent de convaincre Amritlall Ramgoolam de se rendre à l’hôpital. L’état de ce gréviste se détériore. Il arrive difficilement à respirer et ne peut se lever pour aller aux toilettes. «Je pense qu’on devra appeler le SAMU dans la soirée. On craint le pire pour Amritlall», explique Salim Muthy. 

Par ailleurs, sur des écriteaux posés à même le sol, on peut lire: «Gouvernement dominer, écoute nous la voix…» Des passants s''''arrêtent, lisent les pancartes et poursuivent leur chemin. A quelques mètres de la tente des grévistes, des marchands de gâteaux vantent la qualité de leurs produits. Un spectacle qui ne facilite pas la situation des 14 grévistes qui dorment sous leur tente. Un sommeil forcé pour oublier la faim.

Baignée par le soleil de fin d’après-midi, la tente des grévistes n’est pas le meilleur endroit pour se reposer. L’air y est lourd et la chaleur étouffante. Mais, ils s’efforcent tous de dormir pour ne plus songer à leur condition. Le mental a pris le dessus sur la douleur physique.

La nuit risque d’être longue pour les grévistes de la faim et leurs sympathisants. Le pire est à craindre. Salim Muthy essaye toujours de convaincre Amritlall Ramgoolam d’accepter qu’on le conduise à l’hôpital.

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