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Patrick Assirvaden répond au KLR: «Simpliste, faux et dangereux…»

19 mai 2013, 10:19

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Patrick Assirvaden répond au KLR: «Simpliste, faux et dangereux…»

Dans une lettre adressée à la presse, l’ancien président du conseil d’administration du Central Electricity Board (CEB), Patrick Assirvaden, répond aux arguments du Kolektif pu Lenerzi Renuvlab (KLR). C’est une interprétation arithmétique et erronée des réalités énergétiques du pays. 

 
Les prenant à contre-pied, il avance que la production actuelle de l’électricité est déjà insuffisante et montre du doigt le CEB pour certaines lacunes stratégiques.  «Les calculs présentés par la plateforme citoyenne sont grossièrement erronés mais aussi coupés de toutes les réalités énergétiques de Maurice», affirme Patrick Assirvaden. Selon lui, ils reposent sur des calculs purement arithmétiques. Le président du Parti Travailliste (PTr) reproche aux «jeunes» du KLR leur «méconnaissance flagrante des réalités énergétiques.»
 
Ces réalités, il les décline et les analyse, dans un souci d’éclairage et pour alimenter ce débat sur la question énergétique. Ainsi, la première est d’ordre climatique, notamment pour les centrales hydrauliques. En périodes de sécheresse, bien que la capacité hydraulique installée est de 55 MW, le CEB s’est déjà retrouvé devant une conjoncture où elle ne pouvait compter que sur 7 MW. En temps normal, le CEB estime cette capacité à 25 MW pour ses calculs.
L’autre point soulevé par Patrick Assirvaden, c’est la vétusté des moteurs, comme les « Pielstick » de la centrale de Saint Louis. Ces cinq moteurs, en service depuis la fin des années 70 (soit 35 ans de temps de service pour deux d’entre eux) ont dépassé leur durée de vie nominale, qui est de 20 à 25 ans. Ou encore la fiabilité coûteuse (Rs 13 le kWh contre un prix de vente de Rs 5,70 le KWh en moyenne) des turbines à gaz, comptant pour 78 MW des 664 MW de la capacité installée nationale.
 
Autre argument souligné, la capacité effective des centrales électriques qui, dépendant de leur technologie, réduit leur rendement à 90% de leur capacité sur papier, tenant compte des auxiliaires à la génération (refroidissement et pompes diverses). Les turbines à vapeur, peu efficientes, ou encore la vétusté des générateurs rabaissent davantage les chiffres de rendement dans l’équation nationale.
 
Enfin, Patrick Assirvaden estime que les 60 MW imputables à la maintenance des centrales du CEB est une moyenne annuelle. Cette capacité, selon lui, peut atteindre les 110 MW sur plusieurs jours, à certaines périodes de l’année. Dans son calcul à lui, le député rouge arrive à la conclusion que la capacité de production effectivement disponible est de 414 MW, alors la demande de pointe atteint actuellement les 430 MW. Ses chiffres le poussent à souligner l’urgence de prendre les décisions qui conviennent pour pallier aux capacités de production «qui nous manquent déjà.»
 
Montrant du doigt le CEB pour n’avoir pas considéré, ces dernières années, les solutions alternatives au charbon, il nuance son propos en reconnaissant l’importance des considérations économiques et environnementales. Celles-ci réduisent considérablement le champ d’application de ces mêmes centrales. Il aurait souhaité que la question de maîtrise énergétique ait reçu une attention plus particulière, tout comme le bouquet énergétique prôné par Joël de Rosnay. Il termine toutefois son propos par une mise en garde contre l’arithmétique simpliste et les réalités énergétiques.