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Onu : Sarkozy veut vite la taxe sur les transactions financières

21 septembre 2010, 00:00

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Onu : Sarkozy veut vite la taxe sur les transactions financières

Le président français, Nicolas Sarkozy a appelé le lundi 20 septembre, à la mise en place d''''une taxe internationale sur les transactions financières dans les douze mois pour atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté dans le monde.

Intervenant à la tribune d''un sommet réuni pendant deux jours à l''Onu pour faire le point des avancées vers les "objectifs du millénaire pour le développement" adoptés il y a dix ans, le président français a pressé les pays développés de ne pas relâcher leurs efforts de financement avec la crise.

Il a indiqué que la mise en place de financements innovants pour répondre aux importants besoins des pays en voie de développement, notamment en matière de lutte contre le changement climatique, serait une des priorités de ses présidences à venir du G20 et du G8.

Au premier rang de ceux-ci, il place la taxe sur les transactions financières, un projet porté par la France mais qui aurait besoin d''un soutien plus large, à commencer par celui des Etats-Unis, pour se concrétiser.

"Les financements innovants, la taxe sur les transactions financières, nous pouvons le décider ici. Pourquoi attendre ?", a-t-il dit. "La finance s''est mondialisée. Au nom de quoi nous ne demanderions pas à la finance de participer à la stabilité du monde en prélevant sur chaque échange financier une taxe ?".

Dans le texte de son discours, le président français souhaite que l''Assemblée générale annuelle de l''Onu qui débute ce jeudi adopte le principe de cette taxe et que ses modalités pratiques soient décidées dans un délai d''un an.

Il s''est dit prêt d''autre part à se rendre au prochain sommet annuel de l''Union africaine, fin janvier, pour donner un nouvel élan au partenariat entre le G8 et le Continent noir.

Recevant la semaine passée des organisations non gouvernementales (ONG) pour préparer le sommet de l''Onu, il s''était engagé à ce que le budget français de l''aide publique au développement, de l''ordre de dix milliards d''euros par an, ne soit pas touché par les mesures d''économies en 2011.

Lundi, il a annoncé, comme il l''avait laissé entendre à ces ONG, que la contribution de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui s''élève pour l''instant à 300 millions d''euros par an, augmenterait de 20%, soit 60 millions de plus chaque année.

Carla Bruni-Sarkozy, son épouse, est la marraine de ce Fonds qui est le principal vecteur d''acheminement de l''aide des pays riches à la lutte contre le sida dans les pays pauvres, notamment en Afrique.

Dans un communiqué, l''ONG Oxfam France s''est félicitée de cette annonce tout en regrettant que Nicolas Sarkozy n''ait pas confirmé en parallèle un autre engagement pris lors du dernier sommet du G8 au Canada, celui d''une contribution annuelle de 100 millions d''euros sur cinq ans pour le financement de la lutte contre la mortalité infantile et maternelle.

"La moitié de cette somme promise au Fonds mondial peut être comptabilisée dans l''initiative du G8 en faveur de la santé maternelle et infantile (...). La France, avec les mêmes fonds, règle une partie de sa note du G8, et recycle sans le dire ses annonces", a-t-elle déclaré.

Des militants anti-sida ont manifesté le lundi 20 septembre à Paris sur le thème "le compte n''y est pas", en rappelant que les pays développés étaient censés doubler leur contribution au Fonds mondial pour que les progrès enregistrés dans la lutte contre la maladie puissent continuer au même rythme.

La France est aujourd''hui le deuxième pays contributeur du Fonds derrière les Etats-Unis.


(Source: Reuters)