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Nucléaire iranien: les négociations de la "dernière chance" s''ouvrent à Moscou

18 juin 2012, 00:00

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Nucléaire iranien: les négociations de la "dernière chance" s''ouvrent à Moscou

Les grandes puissances et l''''Iran ont entamé ce lundi à Moscou un nouveau round de négociations sur le programme nucléaire controversé de l''Iran, considéré comme la dernière chance de résoudre la crise de manière diplomatique.

Le chef de la délégation iranienne, Saïd Jalili, a commencé ses entretiens avec Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne et émissaire du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) dans les négociations avec l''Iran, a constaté un journaliste de l''AFP. "Ces négociations sont un grand test pour voir si l''Occident est contre le progrès de l''Iran ou pas", a déclaré M. Jalili à la télévision iranienne avant le début des pourparlers.

Le porte-parole de la délégation européenne, Michael Mann, a indiqué pour sa part que les grandes puissances maintenaient leurs exigences à l''égard de l''Iran: arrêter l''enrichissement d''uranium à 20% et échanger le stock d''uranium enrichi à 20% contre du combustible nucléaire dont Téhéran a besoin. "Notre priorité consiste à ce que les Iraniens abordent la question des 20%", qui rapproche l''Iran du niveau d''enrichissement nécessaire à la fabrication de la bombe atomique (90%), a déclaré M. Mann à des journalistes.

Allègement des sanctions internationales

En contrepartie, les 5+1 proposent un allègement des sanctions internationales - six résolutions du Conseil de sécurité de l''ONU dont quatre assorties de sanctions économiques - ainsi qu''une coopération dans plusieurs domaines nucléaires civils.

Au cours des deux précédents cycles de négociations, à Istanbul en avril, puis en mai à Bagdad, les parties s''étaient séparées sur un constat de leurs divergences, notamment sur l''enrichissement d''uranium à 20%. Cette activité chère à l''Iran, soupçonné par les grandes puissances et Israël de vouloir se doter de l''arme atomique, est au centre des pourparlers prévus jusqu''à mardi dans un grand hôtel de la capitale russe.

Un échec des négociations pourrait être lourd de conséquences dans la mesure où les Etats-Unis et Israël  ont recommencé à évoquer l''éventualité d''une option militaire pour bloquer le programme nucléaire iranien, sur fond de menace de nouvelles sanctions.

Les pourparlers de Moscou interviennent avant l''entrée en vigueur le 1er juillet d''un embargo pétrolier de l''Union européenne contre l''Iran, et du renforcement des sanctions des Etats-Unis par des restrictions à l''égard de pays achetant du pétrole iranien.

La reconnaissance du droit iranien

L''Iran n''entend pas renoncer à son droit d''enrichir de l''uranium, a affirmé un membre de la délégation iranienne avant le début de la réunion, mettant en garde contre un échec des négociations. "Le plancher des demandes de l''Iran dans les négociations de Moscou est la reconnaissance de son droit à l''enrichissement d''uranium. Si cette demande n''est pas reconnue, les négociations sont certainement vouées à l''échec", a déclaré ce responsable cité par l''agence officielle Irna sous couvert d''anonymat.

De son côté, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé que l''Iran cesserait l''enrichissement d''uranium à 20% s''il recevait des grandes puissances la "garantie" qu''elles lui fourniront le combustible nucléaire dont il a besoin.

A en croire le quotidien russe Kommersant de lundi citant des sources diplomatiques, les grandes puissances vont proposer à l''Iran un compromis prévoyant que Téhéran réduise le niveau d''enrichissement d''uranium à son usine de Natanz à 3,5% ou 5%, contre 20% actuellement. D''après ce compromis, Téhéran devrait aussi geler toutes ses activités d''enrichissement dans son usine souterraine de Fordo, voire fermer cette unité située dans le centre de l''Iran. En cas d''échec des négociations à Moscou, "un renforcement des sanctions contre Téhéran sera inévitable et le recours à la force militaire très réel", observe Kommersant.

Source : Fahrad Pouladi/AFP

Fahrad Pouladi/AFP