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Nord de Madagascar : rupture de stock de carburants, le marché noir prenant le relais

24 octobre 2012, 00:00

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Les districts de Nosy Be, Ambanja et Ambilobe, dans le Nord de la Grande Ile, souffrent d’un problème de ravitaillement en carburants. En fait, le dernier approvisionnement des stations-service de ces localités a eu lieu vendredi 19 octobre.

Les propriétaires de véhicules et les utilisateurs de machines se plaignent des conséquences de cette rupture de stock sur leurs activités. La population se demande pourquoi on ne pourrait pas vendre les 32 000 litres de carburants saisis à Ambanja, une fois que les enquêtes sont finies.

Dans cette ville, les transporteurs de passagers et de marchandises se sentent comme les premières victimes de la rupture de stock et répercutent leur problème sur leurs clients. Des taxis-brousse en provenance de la capitale sont bloqués à Ambanja, ou à Ambilobe, parce qu’ils ne se sont pas ravitaillés en carburants à Antsohihy.

Le marché noir apparaît. Ainsi, certaines personnes profitent de la situation pour vendre du carburant jusqu’à deux fois le prix normal.

« Nous sommes obligés d’acheter le gas oil chez ces profiteurs parce qu’il n’y en a plus dans les stations-service. Et si nous en trouvons à ces endroits, il faut faire la queue et la quantité est rationnée », revèle Aly, un chauffeur reliant Ambanja au port d’embarquement d’Ankify.

« La rupture de stock ne devrait pas être envisageable, car le carburant est un produit dont la vente n’entraîne pas de perte », fait remarquer un opérateur à Ambanja.

Les planteurs et les coupeurs de cannes à sucre d’Ambilobe sont contraints d’arrêter la coupe, faute de carburants pour les tracteurs. Alors que les Chinois de l’usine Sucoma les pressent. En outre, les camions ravitaillant la Sava sont bloqués sur place. Certains d’entre eux transportent des denrées périssables.

A Nosy Be, les frais de transport par vedette rapide entre Ankify et Nosy Magnitry est passé de Ar 10 000 à Ar 15 000. Les taxis n’ont pas augmenté le prix de la course, mais ils se déplacent avec au moins deux passagers de destinations différentes. De plus, les loueurs de voitures sont les plus lésés, car ils doivent honorer leur contrat vis-à-vis des touristes dont la majorité est étrangère, quelle que soit la situation.

« Les stations-service devraient nous avertir pour que nous puissions mettre en place un stock afin de satisfaire nos clients touristes », s’insurge un responsable au RCM Nosy Be.

En tout cas, d’aucuns se demandent où s’approvisionne le marché noir étant donné qu’officiellement il y a rupture de stock. En outre, le nombre de véhicules en circulation ne diminue pas. Ce qui signifierait que la quantité de carburants mis en vente, sous le manteau, suffit. En fin de compte, la rupture de stock serait à mettre sur le dos du retard du bateau ravitailleur.

Raheriniaina
(L’Express de Madagascar)