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Mondial 2010 : L''Afrique du Sud tire un bilan en demi-teinte

9 décembre 2010, 00:00

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Mondial 2010 : L''Afrique du Sud tire un bilan en demi-teinte

Des dépenses faramineuses, des touristes moins nombreux que prévu, des stades ruineux... mais aussi un ego regonflé et une image internationale redorée: six mois après le coup d''''envoi du Mondial de football 2010, l''Afrique du Sud se demande si le jeu en valait la chandelle.

La compétition a attiré à la pointe sud du continent un peu plus de 300 000 visiteurs. Les étrangers ont dépensé près de 400 millions d''euros dans le pays, apportant un demi-point à la croissance qui a atteint 3% en 2010. "Sans le Mondial, nous aurions davantage souffert dans cette période de redressement post-récession", estime Gillian Saunders du cabinet d''audit Grant Thornton. "On en a aussi retiré un sentiment de fierté nationale et une confiance dans nos propres capacités", ajoute-t-elle.

"Le pays a gagné un peu d''argent, mais beaucoup moins que prévu", relativise Mike Schussler, directeur de la firme de conseil Economists.co.za, rappelant que l''Afrique du Sud misait sur un demi-million de visiteurs.

Les entreprises ont déchanté. Sur les cent plus gros clients du groupe d''expertise KPMG, seuls 22% ont estimé avoir bénéficié du Mondial. Un an plus tôt, 45% espéraient des retombées positives. Et le million d''emplois créés pour le Mondial s''est évaporé avec la fin des chantiers, rejoignant les 40% d''adultes inactifs.

La première puissance économique du continent avait déployé les grands moyens pour préparer "sa" Coupe du monde, dépensant quatre milliards d''euros pour ériger les dix stades de la compétition, rénover des routes, muscler son dispositif policier.

Six mois plus tard, certains stades comme le Soccer City de Johannesburg, ont trouvé leur place, accueillant matches internationaux de rugby, de football, voire un concert de U2. Mais les autres n''ont accueilli aucun événement majeur depuis juillet. "On a gagné un peu de croissance, mais on se retrouve avec des stades à rembourser sur les bras, en conclut Mike Schussler. Il va falloir s''incliner: à court terme, on ne gagne pas d''argent avec un Mondial!"

Les autorités avaient fait miroiter des retombées mirifiques pour justifier leurs investissements, alors que 43% de la population vit sous le seuil de pauvreté et que les services publics souffrent cruellement de moyens.

Photo : Une vue du stade Soccer City de Soweto