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Mgr Piat : la main-d’œuvre n’est pas qu’un chiffre, mais une réalité humaine

2 mai 2012, 00:00

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Mgr Piat : la main-d’œuvre n’est pas qu’un chiffre, mais une réalité humaine

La célébration de la Fête du Travail, en l’église du Saint-Sacrement à Cassis a été l’occasion pour Mgr Maurice Piat d’attirer l’attention sur des questions relatives au quotidien des travailleurs.

L’évêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat, a fait un véritable plaidoyer pour que le travail ne soit pas une aliénation de l’homme, mais au contraire une activité valorisante pour le travailleur.

C’est l’un des points forts de l’homélie de Mgr Piat, à la messe célébrée à l’occasion de la Fête du Travail, ce mardi 1er mai, en l’église du Saint-Sacrement à Cassis. La célébration a réuni une importante assistance. L’église était bondée.

L’évêque de Port-Louis est revenu sur des réalités soulignées par des représentants des divers mouvements des organisations diocésaines œuvrant en milieu ouvrier. Ces porte-parole avaient attiré l’attention sur le manque de sécurité au travail, le consumérisme, l’obligation de faire des heures supplémentaires et le manque de solidarité parmi les travailleurs.

L’évêque de Port-Louis a dénoncé avec force le manque de sécurité d’emploi dans le secteur privé. « On ne peut demander à des travailleurs de rester contractuel pendant toute leur carrière. Le travail ne doit pas être dévalorisant, il doit être un moyen de développement humain pour plus de dignité ».

Mgr Maurice Piat n’a pas manqué de souligner la disparité entre les salaires parfois dans une même entreprise. « Il y a 70 000 familles qui gagnent moins de Rs 5 000 par mois. Et il y a des personnes qui gagnent en un mois l’équivalent d’un emprunt qu’une famille prend une vie pour rembourser », a-t-il dit.

Abordant le thème du consumérisme, l’évêque de Port-Louis a dénoncé la frénésie publicitaire qui incite les travailleurs à s’endetter. « Tout ce que vous dit la publicité n’est pas nécessairement vrai. Faites attention », avertit Mgr Maurice Piat.

La surconsommation mène au surendettement et pour payer ses dettes, le travailleur fait des heures supplémentaires au détriment de la qualité de sa vie familiale.

L’évêque de Port-Louis n’a pas manqué d’interpeller l’audience sur le concept de « Jobless Growth ». Ce type de développement sans création d’emploi est inacceptable. La croissance ne saurait être qu’une affaire de chiffres. « C’est une perversion du concept de la croissance », a-t-il dit.

Le thème de l’éducation a aussi été abordé. Il ne faut pas, a souligné Mgr Piat, laisser l’impression que ce sont seulement les métiers nécessitant une formation universitaire qui comptent.

La messe du 1er mai, en l’église du Saint-Sacrement, a le mérite de permettre une réflexion sur des thèmes intéressant de près le quotidien les travailleurs.