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MedPoint : La DBM a rayé les intérêts de 4 726 petits clients, indique Pravind Jugnauth

1 juin 2011, 00:00

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MedPoint : La DBM a rayé les intérêts de 4 726 petits clients, indique Pravind Jugnauth

Il n’y a pas eu passe-droit dans le dossier MedPoint à la Banque de Développement. Le même traitement ayant été accordé à d’autres emprunteurs ayant réglé leurs dettes.

Le Dr Krishan Kumar Malhotra et Shalini Devi Malhotra, les deux principaux promoteurs de la Clinique MedPoint, ne sont pas les seuls à avoir vu leurs intérêts rayés à la Development Bank of Mauritius (DBM). C’est ce qu’a indiqué le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a indiqué à l’Assemblée nationale, hier mardi 31 mai.

Pravind Jugnauth est revenu sur la genèse de la dette de Rs 24 millions, indiquant que son beau-frère et sa sœur ont contracté cette somme en février 1992 pour construire la clinique.

Le prêt devait être remboursé sur une période de six ans après un moratoire de trois ans, a indiqué le ministre des Finances. Mais le Dr Malhotra a été agressé à l’acide le 12 mars 1998. Il a alors été forcé de négocier le remboursement du prêt à plusieurs reprises du fait que la gestion de la clinique s’est retrouvée quelque peu affectée par cette affaire.

Pravind Jugnauth précise que MedPoint avait déjà commencé à rembourser sa dette bien avant 1998. Et la DBM a accepté de lui accorder un moratoire vu que les promoteurs ont payé les intérêts de façon régulière. De 1998 à 2005, elle aura versé un total de Rs 13,66 millions, ce qui a réduit son prêt à Rs 10,34 millions.

En juillet 2005, la DBM a, de nouveau, été sollicitée pour rééchelonner la dette, la clinique ayant décidé d’acquérir des équipements dernier cri, à s’engager dans le remplacement de son ascenseur et à revoir son montage financier.

Le prêt de Rs 10,34 millions a donc été revu en janvier 2006 pour une période de cinq ans. Cependant, en avril 2008, la clinique a révélé à la banque qu’à la suite de travaux de tout-à-l’égout en face de l’établissement et qui allaient durer dix mois, son taux de fréquentation a été affecté. Une autre demande de rééchelonnement a donc été faite à la DBM.

La banque n’a toutefois pas été chaude à cette idée et son Arrears Commitee a décidé que la dette devait être réglée au plus vite. À ce moment-là, MedPoint avait déjà versé un total de Rs 33,6 millions à l’établissement, ce qui représente Rs 18,4 millions en intérêts et Rs 15,7 millions sur le capital.

La dette restante, de l’ordre de Rs 12,07 millions, était composée d’un capital de Rs 8,8 millions, d’intérêts de Rs 1,68 million et de pénalités de Rs 1,56 million. Le 17 décembre 2009, MedPoint a soumis une proposition à l’Arrears Commitee de la DBM : celle de payer un total de Rs 9,64 millions sur les Rs 12,07 millions.

Le conseil d’administration de la DBM a donné son feu vert à cette requête, ce qui a permis de rayer l’ardoise de Rs 2,43 millions de la clinique en terme de pénalité sur les intérêts. Ce qui est en conformité avec le manuel de procédure de la banque, insiste le ministre des Finances.

Dans ce cas précis, le Dr Malhotra a été agressé et est devenu infirme. Le fait qu’il s’est acquitté de ses dettes dans le passé, et en avance, a aussi joué en sa faveur. Les intérêts devaient donc être recalculés.

Selon Pravind Jugnauth, son beau-frère et sa sœur n’ont pas été favorisés : 4 726 petits emprunteurs ont été exemptés sur les intérêts à hauteur de Rs 335 millions sur la période de mai 2008 à décembre 2010. Il souligne aussi que dans le cas de la Clinique MedPoint, la décision de la DBM a été prise le 25 mars 2010 lorsqu’elle lui a versé Rs 9,64 millions.

En tout, avance le ministre des Finances, MedPoint a remboursé Rs 43 millions sur les Rs 24 millions contractés, ce qui représente un paiement des intérêts d’un montant de Rs 19,05 millions. Le 10 juin 2010, la DBM a donc émis une lettre au Conservator of Mortgages pour rayer cette dette dans le casier hypothécaire de la clinique.

Une deuxième lettre a été envoyée le 23 décembre 2010 à la demande expresse de la clinique. C’est à ce moment-là que l’achat de la clinique par l’État, pour le projet d’hôpital gériatrique, était sur le point d’être finalisé. Avec tout le tollé qui a suivi.