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Mayotte : le microcrédit remplace peu à peu le financement mutuel traditionnel

3 mars 2011, 00:00

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Malgré la présence à Mayotte de la tradition de financement mutuel qu’est la tontine, ou chicowa, le microcrédit professionnel progresse à Mayotte face à des aides publiques souvent peu adaptées aux créateurs d’entreprises locaux.

Le chicowa, en vigueur dans les quatre îles de l''''archipel des Comores, fonctionne sur la solidarité et la confiance mutuelle de ses membres. Il évite en outre le paiement d’intérêt  «qui est désapprouvé par la religion musulmane ».

 

photo : Le microcrédit très utilisé par les commerçantes du marché.

Or le microcrédit professionnel est en pleine expansion à Mayotte : il est destiné à financer la création, le rachat ou la consolidation d’une très petite entreprise. Les éléments favorables à son succès sont à chercher chez les 1400 actifs par an qui tentent de s’insérer sur le marché du travail, par le taux de chômage élevé, soit 26,4 % (auxquels il faut ajouter 44% des inactifs qui souhaitent travailler -INSEE enquête emploi 2009). De plus le peu de culture entrepreneuriale à Mayotte doublée d’un « secteur informel prégnant» (travail au noir), incitent les personnes à créer leur propre activité.

Les aides existantes ne sont pas toujours adaptées : si les Aides aux chômeurs, créateurs ou repreneurs d’entreprises (ACCRE) ou les Projets Initiative Jeune (PIJ) de l’Etat connaissent un essor constant (461 subventions accordées en 6 ans), il n’en est pas de même pour le Nouvel Accompagnement à la Création et à la Reprise d’entreprise (NACRE) à cause de la complexité de montage des dossiers et des délais pris par des banques dont le siège est à La Réunion.

De même, les Aides à l’Investissement des Femmes (AIF) ou Aides à l’Investissement (AI) du Conseil général « manquent de souplesse dans l’examen des candidatures » souligne l’IEDOM. Quant au Fonds Mahorais de Développement de la Préfecture, il cible « principalement les entreprises de taille moyenne », pas encore représentatives du tissu économique mahorais.

L’ADIE Mayotte (Association pour le droit à l’initiative économique) est le seul organisme à délivrer des prêts de microcrédit sur le territoire. Malgré les taux d’intérêt élevés, 14,7 %,  donnée commune à l’ensemble des microcrédits, Mayotte est le territoire d’Outre mer où l’association accorde le plus de microcrédits. Le prêt moyen avoisine les 3000 euros  sur 18 mois, soit un remboursement d’intérêt de 20 euros par mois.

La tontine (ou chicowa) : association de personnes versant périodiquement des cotisations fixes dans un fonds commun qui leur est distribué à tour de rôle.


Source : Malango Actualité