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Mayotte : coup de balai à la Préfecture ?
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Mayotte : coup de balai à la Préfecture ?
Qui va payer à Mayotte les pots cassés par le conflit ? Notre confrère mahorais Malango Actualité cite un article de la Lettre de l’Océan indien qui dévoile une stratégie toute parisienne sur les conséquences collatérales du conflit mahorais : faire tomber des têtes.
 
Le compte rendu de l’Etat major de Sécurité, même s’il avait été allégé, en avait été la preuve : tout n’a pas fonctionné correctement du côté de l’Etat et des forces de l’ordre au cours du récent conflit social qui a duré plusieurs semaines. Déploiements de force exagérés au début des manifestations, trop peu d’interventions par la suite… des leçons devaient être tirées pour être opérationnel en cas de nouveau coup de chaleur du thermomètre social. On espère qu’elles l’ont été, écrit Malango Actualité.
En tout cas, Paris va les tirer si l’on en croit nos confrères de la Lettre de l’Océan Indien, dans un papier titré « Le préfet Thomas Degos s’est remis en selle ». On y parle de « ne plus faire payer au préfet ses maladresses dans la gestion de la crise sociale », mais au contraire de « renforcer l’équipe qui entoure le préfet à Mamoudzou ». Et renforcer l’équipe équivaudrait, selon les informations de nos confrères, à « remplacer le secrétaire général de la Préfecture, Patrick Duprat », « le directeur de cabinet du préfet Cédric Debons serait également dans le collimateur de certains hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur », et « le directeur de la sécurité publique Pascal Delattre, dont la coordination avec le préfet Degos a été très imparfaite durant la crise », et alors que sa femme Nadine Delattre a pris le poste de Secrétaire générale aux Affaires économiques et régionales depuis quelques mois.
Si le secrétaire général semblait sur le départ bien avant le conflit, il n’était pas question de sanction, surtout qu’il n’était ni présent aux tables de négociations, ni concerné par la gestion du conflit, en dehors du prêt de son faré aux journalistes en pause… En outre, une mission de l’Inspection générale de l’administration (IGA) aurait délivré à Patrick Duprat un satisfecit pour la gestion de ses services.
Tout en prenant en compte la violence d’un conflit non préparé par les syndicats, donc difficile à gérer, des erreurs ont sans conteste été commises sur place. Mais également à Paris. L’arrivée à contretemps de la ministre Marie-Luce Penchard, son discours parlant d’attachement à la République, parfaitement adapté à une arrivée par temps calme, ne l’était plus alors que Mayotte essuyait une forte tempête, que tous ses habitants avaient faim après une fermeture de deux semaines non stop des supermarchés.
On peut s’interroger d’autre part sur la stratégie qui consiste à gommer deux membres d’une équipe préfectorale présents depuis un an sur un territoire dont les ressors ne se maitrisent pas par la réflexion seulement, mais beaucoup par le vécu et l’acquis. Si tel était le cas, la Préfecture ne serait gérée que par des forces neuves, en dehors de Grégory Kromwell, sous-préfet chargé de la cohésion sociale, qui est à Mayotte depuis 2 ans.
(Photo: Le semi échec de Denis Robin avait "réhabilité" Thomas Degos.)
(Source : Malango Actualité)
 
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