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Mayotte : campagne de promotion de produits alimentaires locaux

22 septembre 2010, 00:00

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La Direction de l’Agriculture et de la Forêt vient de lancer une  campagne de promotion des produits locaux, intitulée « c’est bon pour nous, c’est bon pour Mayotte ».  Elle rappelle   qu’en achetant local, les consommateurs participent au développement économique de l’île : créations d’emplois, respect de l’environnement car moins de transport et enfin respect de la tradition et de la culture locale en apportant, en plus, des produits œuvrant pour l’équilibre alimentaire.

 « Ce programme OGAF (Opérations groupées d’Aménagement foncier) vise à encourager l’élaboration de contrats entre producteurs et acheteurs après regroupement des premiers en coopératives » explique François Mengin Lecreulx, Secrétaire Général aux Affaires Économiques et Régionales de la Préfecture.

La campagne de promotion qui aura coûté 100.000 euros  est axée sur 4 types de produits : les volailles, les œufs, les poissons et les fruits et légumes locaux. Elle sera diffusée largement sur grands panneaux, à la radio, la TV et sur des opérations ciblées… Les volailles seront commercialisées dès que le 2ème abattoir sera opérationnel, « d’ici la fin de l’année », selon les autorités mahoraises.

Mais une question reste quand même incontournable : les prix des produits locaux « Arrêtons de dire que la production locale coûte cher » répond  Dani Salim de  CAPAM (Chambre de l’Agriculture de la Pêche et de l’Aquaculture).  « Il  faut avant tout prendre des mesures contre les ventes à la sauvette sur les bords des routes qui, en proposant des prix ridiculement bas de produits importés, empêchent toute compétitivité du producteur mahorais ».

De son côté, François Mengin Lecreulx précise : « L’Unité de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes lance une campagne de contrôle des ventes au bord des routes d’ici la fin de l’année. Quant aux labels, les produits du terroir vendus en métropole sont également plus chers que les autres, car de qualité ».

Et c’est bien le paradoxe : comment à l’aide d’un label, lancer une production locale qui va se retrouver plus chère sur les étals ? « Faut-il faire comme tout le monde et embaucher de la main d’œuvre informelle pour s’en sortir ? » demandait Thierry Marembert, Prima, gros producteur local, « 800 tonnes de tomates sont vendues chaque année, dont 700 tonnes dans la nature : il y a un gros marché parallèle à Mayotte ».

Un marché parallèle qui fait vivre beaucoup de monde, et qui, s’il est anéanti, va à la fois réglementer le marché, mais aussi poser des problèmes de survie pour une tranche de la population : perte de revenus, et impossibilité d’acheter des fruits et légumes au prix fort. Il faudra alors que producteurs et distributeurs, récupérant des consommateurs qui reviendront vers eux, jouent le jeu en baissant leurs prix.

Source : Comores-Web