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Mario Monti chargé de former un nouveau gouvernement en Italie

14 novembre 2011, 00:00

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Le président de la République italienne Giorgio Napolitano a chargé dimanche l''''ancien commissaire européen Mario Monti de former un nouveau gouvernement chargé de mettre en ordre les finances publiques afin de rassurer les marchés financiers et les partenaires européens de Rome.

Au lendemain de la démission de Silvio Berlusconi, parti sous les huées de plusieurs milliers de Romains, le chef de l''Etat a comme prévu mandaté ce professeur d''économie âgé de 68 ans pour diriger un cabinet qui devrait être composé essentiellement de technocrates.

Lors d''une brève allocution prononcée quelques minutes après l''annonce de sa nomination par le palais du Quirinal, Mario Monti a promis de mener "avec un sens de l''urgence mais avec soin" des consultations en vue d''établir la composition de son gouvernement.

Ces discussions devaient débuter dès la soirée de dimanche en commençant par des entretiens avec les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, Renato Schifano et Gianfranco Fini, a-t-on précisé de source politique.

De sources politiques encore, on indique que Mario Monti nommera probablement une douzaine de ministres dans les jours qui viennent.

Un processus qui prend normalement plusieurs semaines s''est ramassé, sous l''impulsion de Giorgio Napolitano, en un week-end mené au pas de charge qui a vu le parlement entériner la loi de stabilité financière - un ensemble de mesures d''austérité et de soutien de la croissance réclamées par l''Union européenne -, Silvio Berlusconi démissionner dans la foulée, et Mario Monti prendre le relais.

UN AN ET DEMI POUR REDRESSER L''ITALIE

L''incertitude des dernières semaines a fortement pénalisé l''Italie sur les marchés obligataires, et Rome espère que l''arrivée de Mario Monti permettra de rassurer la planète financière.

"Le pays doit devenir un maillon fort et non un maillon faible de l''Union européenne dont nous avons été parmi les fondateurs", a déclaré l''ancien commissaire européen à la Concurrence.

L''objectif du nouveau gouvernement devra être "d''assainir la situation financière et de reprendre le chemin de la croissance dans un contexte d''attention accrue à la justice sociale", a-t-il ajouté, estimant que l''Italie pouvait "surmonter ses difficultés par un effort commun".

"Nous le devons à nos enfants", a déclaré l''économiste.

Nommé mercredi sénateur à vie, Mario Monti a rencontré samedi le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi ainsi que des responsables politiques italiens issus de divers partis. Il a eu un déjeuner de travail avec Berlusconi.

Il a reçu le soutien des principales formations d''opposition ainsi que celui du parti de centre droit de Berlusconi, le Peuple de la liberté (PDL), soumis toutefois à conditions et arraché après l''opposition initiale de plusieurs factions internes.

"Le parti soutiendra un gouvernement Monti, a précisé le député PDL Mario Baccini, tant qu''il s''en tiendra à l''application des réformes décidées par l''équipe sortante avec l''Union européenne.

"ÉNORME OPPOSITION"

Dimanche après-midi, le secrétaire général du PDL, Angelino Alfano, a cependant parlé d''une "énorme opposition" parmi les adhérents du parti à un gouvernement Monti, malgré l''offre conditionnelle de soutien faite par la direction. Il a toutefois lui aussi affirmé que le PDL soutiendrait Monti, à l''issue d''un entretien avec Giorgio Napolitano.

S''exprimant devant la presse à l''issue de la nomination de Mario Monti, le chef de l''Etat a appelé à un effort politique extraordinaire pour surmonter la crise traversée par le pays.

Les prochaines élections législatives en Italie sont prévues en 2013. Le gouvernement dispose donc théoriquement d''un an et demi pour mener ses réformes, mais devra s''assurer du soutien d''une majorité d''élus au parlement, faute de quoi il pourrait chuter avant cette échéance.

Mario Monti devra composer avec les réticences probables des partis de gauche face à la hausse annoncée de l''âge de la retraite ou l''assouplissement des conditions de licenciement, mais aussi avec l''hostilité potentielle de la droite.

La Ligue du Nord, ancienne alliée de la majorité sortante, a refusé d''apporter son soutien au prochain gouvernement.
Sifflé, copieusement insulté, le soir du samedi 12 novembre,  à son arrivée au Quirinal pour présenter sa démission, Silvio Berlusconi n''avait pas dit son dernier mot.

Dans un message vidéo diffusé le dimanche 13 novembre, il a assuré que les élus de son parti feraient leur devoir et soutiendraient un gouvernement technique, tout en défendant son bilan.

"Nous devons faire front face à une crise qui n''est pas née en Italie", a déclaré le président du Conseil sortant, estimant que l''euro ne bénéficiait pas du soutien dont jouissent d''autres monnaies.

 (Source: Reuters)