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Marché du ciment: le manque de place dans le port pourrait être un frein à la libéralisation

6 juillet 2011, 00:00

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Marché du ciment: le manque de place dans le port pourrait être un frein à la libéralisation

La Competition Commission of Mauritius (CCM) a fait plusieurs recommandations au ministre du Commerce et de la Protection des Consommateurs en vue d''''assurer le succès de la libéralisation du marché du ciment qui est effective depuis le 1er juillet. La CCM qui a organisé des auditions publiques sur le sujet le 24 juin dernier a recueilli plusieurs points de vue pertinents.

Une des considérations premières pour assurer la réussite de la libéralisation est de s''assurer qu''il y ait suffisamment d''espaces dans la région portuaire pour permettre l''importation, la manutention et l''ensachage du ciment.  Cette question d''infrastructures est cruciale car la libéralisation ne servirait à rien si de nouveaux operateurs n''ont nulle part pour s''implanter.

"S''il n''y a pas suffisamment d''espaces cela pourrait être contraire aux objectifs de la libéralisation du marché. Le gouvernement et la Mauritius Ports Authority devraient s''assurer que suffisamment d''espaces soient dégagés pour permettre aux importateurs de stocker leur ciment", recommande la CCM.

Outre la question d''espaces, la CCM s''inquiète également d''éventuels abus, surtout au niveau des prix, maintenant que le marché est libéralisé. Il n''existe, pour le moment, que deux operateurs sur le marché du ciment, Holcim et Lafarge. Il est important de surveiller les agissements de ces deux compagnies. Les laisser à elles mêmes pourrait résulter en une hausse des prix pour les consommateurs. Et ce malgré les assurances données par Holcim, lors des auditions organisées par la CCM, qu''elle n''augmentera pas ses prix.

La Commission demeure méfiante, néanmoins. "Notons que c''est la tendance internationalement d''observer des tendances à des pratiques collusives dans le marché du ciment une fois que celui-ci a été libéralisé", note la CCM.

Le gouvernement doit demeurer prudent sur la libéralisation du prix du ciment. La façon idéale de procéder aurait été de réserver la libéralisation du prix du ciment pour plus tard, quand il y aurait eu suffisamment de concurrents sur ce marché, suggère l’organisme de surveillance. 

Dans la conjoncture, il faut mettre des garde-fous pour prévenir tout abus au niveau des prix. Le gouvernement devrait se réserver le droit d''importer directement du ciment à travers la State Trading Corporation si la situation l''exige. Cette éventualité devrait être un moyen de dissuasion efficace pour prévenir tout abus. Un autre moyen de contrôle serait la CCM elle-même qui peut enquêter sur toute suspicion de manipulation du marché.

La qualité du ciment mis sur le marche est également une autre préoccupation. A ce jour, les deux operateurs ne commercialisent qu''un seul type de ciment. Les professionnels de la construction ont souvent dit que ce ciment était surdimensionné (trop fort) pour certains types d''ouvrages basiques. Un des operateurs envisage même de mélanger le ciment importé à de la cendre d''une centrale thermique de l''industrie sucrière pour en réduire la puissance et le coût pour les consommateurs.

La possibilité d''importer d''autres variétés de ciment comporte toutefois un revers, celui d''avoir du ciment trop faible, résultant en des constructions pas suffisamment solides. Pour contourner ce problème, il faudrait, selon la CCM établir un système de certification du ciment à son arrivée à Port-Louis. Une institution comme le Mauritius Standards Bureau serait le plus à même de mener cette mission, préconise la CCM.