Publicité

Mali : retour au calme à Bamako, les rebelles encerclent Kidal

26 mars 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Mali : retour au calme à Bamako, les rebelles encerclent Kidal

La vie reprenait doucement son cours, le dimanche 25 mars, à Bamako, la capitale malienne où les soldats putschistes ont regagné leurs casernes.

Dans le nord du pays, les rebelles touaregs et le groupe islamiste Ansar Eddine, cherchant à profiter de la confusion qui a suivi le coup d''''Etat militaire de mercredi, encerclent la ville de Kidal.

Vendredi, une délégation des Nations unies, de l''Union africaine et de la Cedeao a effectué une visite éclair à Bamako pour demander aux putschistes de quitter le pouvoir.

Des officiers subalternes conduits par le capitaine Amadou Sanogo ont renversé le président Amadou Toumani Touré, alias ATT, en l''accusant de laxisme à l''égard de la rébellion touareg dans le Nord.

Dans la capitale, les stations-service et les marchés ont rouvert dimanche et la junte militaire a ordonné aux soldats de rentrer dans leurs casernes.

"Comparé aux derniers jours, la situation est calme. Nous pouvons reprendre une vie à peu près normale", déclare Bouba Traoré, qui est en train de siroter un thé avec des amis à l''ombre d''un arbre.

"Mais je ne suis pas sûr qu''on puisse parler d''un vrai retour à la normale. Il faudra attendre jusqu''à mardi ou mercredi pour pouvoir dire ça."

Pour la première fois depuis mercredi, les agents de la circulation sont de nouveau postés aux carrefours et les ouvriers ont regagné les chantiers de construction dans la ville.

Au marché de Médine, des montagnes d''ignames, d''oignons et de tomates sont déchargées des camions venus des régions de Sikasso et de Ségou.

Malgré la décision de la communauté internationale d''isoler les putschistes, la junte a défendu son action, affirmant qu''il était nécessaire de rétablir l''ordre dans le pays avant l''élection présidentielle prévue initialement en avril.

LA VILLE DE KIDAL ENCERCLÉE PAR LES REBELLES

Ce scrutin devait être l''occasion pour ATT, un ancien colonel parachutiste surnommé "le soldat de la démocratie" en raison de ses convictions, de céder son fauteuil.

Samedi soir, quelques centaines de partisans des putschistes sont descendus dans les rues de la capitale pour manifester leur soutien à la junte.

Une coalition de partis politiques et de groupes de la société civile hostiles au nouveau pouvoir devait pour sa part annoncer dans la journée de dimanche son plan d''action en faveur du rétablissement du pouvoir légal.

Dans le Nord, les rebelles touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l''Azawad) et les combattants du groupe islamiste Ansar Eddine encerclent la ville de Kidal, ont rapporté des diplomates et des habitants.

Un habitant a fait état de fusillades dimanche matin, pour la deuxième journée consécutive. Selon un diplomate, les forces loyalistes qui tiennent la ville ont engagé des discussions avec les deux groupes rebelles.

"Kidal est encerclée", a dit un responsable malien. "L''armée n''a pas les effectifs suffisants et la chute de la ville n''est qu''une question de temps", a-t-il ajouté.

Le MNLA regroupe d''anciens mercenaires au service de Mouammar Kadhafi qui sont rentrés de Libye armés jusqu''aux dents et ont repris les armes contre le pouvoir central malien à la mi-janvier.

Juste après le coup d''Etat en milieu de semaine, les forces gouvernementales ont abandonné la ville d''Anefis, une base importante au sud-ouest de Kidal. De source militaire, on précise que la junte a établi un poste de commandement à Gao.

Dix personnes sont décédées dimanche, dont le chef de la milice Ganda Iso venue en appui de l''armée dans le Nord, lors d''affrontements avec les insurgés. D''après un membre de cette milice qui a joint Reuters par téléphone, ces heurts ont eu lieu à Saina, à 120 km de Gao.

Les chefs du putsch s''efforcent de tirer parti du mécontentement de la population face à la manière jugée irrésolue dont le président faisait preuve face à la rébellion touarègue.

Un sommet de la Communauté économique des Etats de l''Afrique de l''Ouest (Cedeao), qui regroupe les 14 partenaires du Mali au sein de la sous-région, est prévu mardi à Abidjan pour discuter de la crise malienne.
 
(Source: Reuters)