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Madagascar : Un taux d''inflation à deux chiffres

6 août 2012, 00:00

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Madagascar : Un taux d''inflation à deux chiffres

Le CREAM vient de sortir le résultat d’une étude qu’elle a menée. L''''inflation au niveau national est très élevée.
Galopante. C''est ainsi que les économistes du Centre de recherches, d''études et d''appui à l''analyse économique à Madagascar (CREAM) ont qualifié l''inflation à Madagascar, depuis l''Indépendance.

Les études menées dans ce domaine ont en effet démontré que de 1960 à 2011, le taux d''inflation moyen des biens et services est de 11% par an. Un taux élevé par rapport à la moyenne en Afrique. « L''inflation moyenne en Afrique tourne autour de 5 et 6%. Les taux les plus élevés sont observés dans les pays où il existe des problèmes. Dans les pays européens, les taux d''inflation sont de moins de 2 % », a avancé Tiaray Razafimanantena, ingénieur statisticien économiste, vendredi, lors de la présentation du résultat des études.

Cette inflation « galopante » entraîne un dédoublement des prix tous les six ans et huit mois. En d''autres termes, la monnaie locale, l''ariary, perd 50% de sa valeur en cette période, et 75% en moins de quatorze ans. La situation se traduit par des pertes du pouvoir d''achat des ménages, dont le revenu ne suit pas l''inflation.

Un déséquilibre permanent sur le marché, caractérisé par le niveau élevé de la demande par rapport à l''offre est la première cause de l''inflation. C''est ainsi que dans le court terme, le CREAM recommande des interventions ponctuelles de l’État pour corriger les imperfections. Ces interventions peuvent survenir au niveau de l''organisation des importations, l''application de subventions. Les interventions peuvent concerner aussi les prix et les taxes. « Il s''agit de rééquilibrer les pouvoirs de négociations entre offreurs et demandeurs », soutient Tiaray Razafimanantena.

Meilleure organisation

Dans le moyen et long termes, une politique de hausse de l''offre est à mettre en place, ou le changement dans les habitudes alimentaires est à voir. La baisse de consommation du riz pourra permettre aux pays d''arrêter les importations de cette denrée, le prix du riz au niveau local étant par ailleurs souvent aligné par les opérateurs au prix à l''extérieur. Les infrastructures et moyens de transport, ainsi que la permanence de la disponibilité des produits sont aussi à améliorer. Les consommateurs seront plus organisés.

Des seuils aux alentours des taux annuels de 7% sont concevables dans les dix prochaines années, selon les estimations du CREAM. Avec une stabilité au niveau interne et international, le pays peut se lancer le défi de maintenir un taux d''inflation annuelle en dessous de 3%.

(Source :Lantoniaina Razafindramiadana/L’Express de Madagascar).