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Madagascar : Rajoelina et Ravalomanana à la même table

30 avril 2010, 00:00

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Après deux journées d’intenses tractations, les médiateurs ont réussi à ramener Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana à la même table dans la soirée du jeudi 29 avril.

La rencontre entre Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition et l''''ancien président Marc Ravalomanana a enfin eu lieu à Pretoria, le jeudi 29 avril. Toutefois, la signature d''un accord n''est pas garantie.

«Je vais rencontrer Monsieur Ravalomanana», a déclaré Andry Rajoelina au cours d''une conférence de presse, vers 20 heures, heure d''Afrique du Sud. Puis, il a quitté l''Hôtel Sheraton, là où résident les délégués, pour rejoindre la Maison d''hôtes du président sud-africain Jacob Zuma, cinq minutes après le départ de son prédécesseur. Les deux anciens présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy les y ont précédés depuis longtemps.

Pour la première fois, les organisateurs du rendez-vous ont décidé de réunir les quatre protagonistes. L''ordre du jour de la réunion a été tenu secret. Et pourtant rien ne prédisait la possibilité d''une telle initiative après une première journée bien laborieuse.

Mercredi, l''ambiance était plutôt au scepticisme après une journée-marathon. Les trois anciens présidents avaient passé de longues heures avec Jacob Zuma sans que rien ne filtre. Le record a été détenu par Marc Ravalomanana qui avait passé six heures avec ce dernier contre quatre pour Albert Zafy et deux pour Didier Ratsiraka.

Andry Rajoelina, lui, n''était resté que vingt minutes après avoir laissé passer le cortège dans le salon d''honneur. Les consultations multilatérales ont été suspendues vers 2 heures du matin.

Les mouvances Rajoelina et Ravalomanana ont alors commencé à se rejeter la responsabilité du blocage de la situation. «L''espoir est désormais très mince de voir la convention signée. Les trois anciens présidents exigent des choses qui ne sont pas réalisables», a déploré Andry Rajoelina, évoquant des «conditions que je ne peux pas accepter» de la part de son prédécesseur.


Marc Ravalomanana s''est empressé de répliquer pour ne pas laisser le doute planer au sein de l''opinion. «J’entame le deuxième jour des pourparlers sans autres conditions préalables que celles qui garantissent des élections libres, transparentes et fiables», a-t-il soutenu dans un communiqué.

«Le peuple ne peut pas admettre un nouvel échec et je ne tiens pas à en être responsable», a-t-il ajouté.
 
L''équipe de Rajoelina s''en est tenu au protocole d''accord  auquel le président de la HAT a toujours fait référence. Celui-ci inclut, entre autres, un gouvernement d''union, la mise sur pied d''une Commission électorale nationale (Cena) ainsi que la discussion du calendrier électoral.

L''ancien président Ravalomanana insiste sur l''amnistie et son retour au pays. «L''amnistie de Ravalomanana est capitale pour nous dans les négociations», a martelé son porte-parole Guy Rivo Randrianarisoa.

Les mouvances des deux autres anciens présidents entendent également avoir leur mot à dire sur le processus. Selon certaines indiscrétions, le camp Ratsiraka rejette le protocole d''accord annoncé à Antananarivo, qu''il considère comme un mauvais reflet du partage du pouvoir. Il souhaite toujours la désignation d''un Premier ministre de consensus.

Enfin l''équipe de Zafy s''accroche aux accords de Maputo et d''Addis-Abeba, avec en prime le maintien du Comité national de réconciliation.

L’Express de Madagascar