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Madagascar : le président de la HAT met la pression

10 novembre 2011, 00:00

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Le?président?de?la?Transition?lance?une?contre-attaque pour accélérer le processus de  ?formation du gouvernement, au moment où l''''opposition? se pose des questions et engage des discussions sur le dossier.

Andry Rajoelina, président de la Transition, exprime son souhait de voir l''accélération du processus de formation du gouvernement. Il met à l''épreuve, aux yeux de l''opinion, les mouvances?de?l''opposition et la communauté internationale,?voire?le?Premier ministre Omer Beriziky. «?À?mon?avis,?cela (NDLR: la?formation?du?gouvernement) devrait?se?faire?rapidement (…). La?date?du?17?novembre?est avancée et je ne vois pas pourquoi, cela ne se fera pas?», a affirmé l''homme fort de la transition,?mercredi. Andry Rajoelina prend exemple sur la nomination d''Omer?Beriziky?pour expliquer sa position. «?C''était avec célérité, et vous l''avez vu. Le calendrier avait prévu la  nomination ?pour?le?1er novembre, alors que cela n''avait pris que?trois?à?cinq?jours?», avance-t-il.

Le?président?de?la Transi­tion évoque des questions pratiques pour insister sur l''accélération de la formation?du?gouvernement. «?Les affaires nationales sont un peu en suspens. Le Premier ministre est focalisé sur la mise en place?du?gouvernement?», soutient-il.

Contre-offensive

Mais derrière ce souci de célérité peut se cacher une volonté de mettre la pression sur certains individus?ou?groupements concernés par la formation du gouvernement. Andry Rajoelina?met?Omer Beriziky devant sa responsabilité et tente de se mettre au dessus de la mêlée. «?Pour ce qui est de la structuration du gouvernement, tout est maintenant entre les mains du Premier ministre?(…)?J''attends?ses propositions avant d''y jeter un coup d''œil puis de procéder à la nomination (...) Mon souhait est que tout soit mené vite?», avance-t-il, quelques jours après l''aveu du chef du?gouvernement?d''un rythme «?moins rapide par rapport?à?nos?espoirs?du début?».

La?déclaration?de Andry Rajoelina s''apparente également à une contre-offensive pour limiter?les conséquences de l''initiative de l''ambassade d''Afrique du Sud, assurant momentanément le rôle du bureau de liaison de la SADC. Cette dernière tente toujours de convaincre les entités hésitantes, à savoir les mouvances Ravalomanana, Zafy et le parti Madagasikara otronon''ny Malagasy (Monima) de l''ancien Premier ministre?Monja?Roindefo,?à remettre?leur?liste?de ministrables, en parallèle aux consultations?menées?à Mahazoarivo. Une démarche qui pourrait remettre en cause le principe de la «?préservation des acquis?» du côté des entités pro-régime.

L''empressement présidentiel pourrait aussi être perçu comme une volonté de mettre au pied du mur les «?Trois mouvances?» nouvelle configuration, et de l''obliger?à?prendre?une décision de participer ou non au gouvernement au lieu de?lancer?de?nouvelles négociations.

Emmanuel?Rakotovahiny, bras droit de l''ancien président?Albert?Zafy, affirme être?«?d''accord?»?avec?la nécessité d''accélérer le processus. «?Mais il faut joindre la parole à l''acte. Est-ce que le régime fait un effort allant dans ce sens???Est-ce?qu''il?s''est prononcé?sur?nos?inquiétudes?et appréhensions???Pourquoi?a-t-on refusé toutes les propositions de?noms?effectuées?par?le Premier ministre ce matin (NDLR : mercredi) ??», se demande-t-il. Le chef de la délégation de la mouvance Zafy ne se laisse pas impressionner par la manœuvre présidentielle, et attend des réponses et des garanties par rapport à ses «?inquiétudes et appréhensions?». «?Nous avons demandé les vrais pouvoirs du Premier ministre par rapport à ceux du président de la Transition, la nomination des vice-Premiers ministres et les?prérogatives?de?ceux-ci avant de?proposer?notre?liste?des ministrables. Il en est de même du nombre des membres du  gouvernement et leu]r ?répartition?», avance?Emmanuel Rakotovahiny.

Présence permanente de la Troïka

La Troïka, organe de coopération en matière de politique, de défense et de sécurité de la SADC, reste présente dans tous les instants du proces­sus de formation du gouvernement.

Mokgheti Monaisa, ambassadeur d''Afrique du Sud, s''est déplacé à Iavoloha hier après-midi. Il a participé à une téléconférence entre les têtes de l''Exécutif Andry Rajoelina, président de la Transition, et Omer Beriziky, Premier ministre, d''un côté, et Marius Fransman, vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la coopération de l''autre. La mise en place du gouvernement figure au centre des débats. Marius Fransman avait déjà adressé une lettre au nouveau chef du gouvernement, il y a quelques jours. Il a demandé si ce dernier avait déjà consulté toutes les entités signataires de la Feuille de route en vue de la formation du gouvernement.

De son côté, Mokgheti Monaisa avait rencontré les dirigeants des mouvances Zafy et Ravalomanana et l''ancien Premier ministre Monja Roindefo, lundi. Il devait poursuivre ces discussions hier. Enfin, selon des sources concordantes, une nouvelle mission de la Troïka est attendue, probablement la semaine prochaine, pour suivre sur place le processus de formation du gouvernement.

L’Express de Madagascar