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Madagascar : Le contentieux entre l’Etat et Madagascar Oil prend une tournure politique

7 mai 2011, 00:00

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Madagascar : Le contentieux entre l’Etat et Madagascar Oil prend une tournure politique

La tension monte entre le régime de transition et Madagascar Oil. MamyRatovomalala (photo), ministre des Mines et des hydrocarbures porte le différend sur le plan  politique.

Le torchon brûle entre le régime de transition et Madagascar Oil, la firme qui explore du pétrole à Tsimiroro et à Bemolanga. Le gouvernement porte le différend sur le terrain politique.

C’est l’escalade. Les relations entre le gouvernement et la firme Madagascar Oil, qui explore de l’huile lourde, deviennent de plus en plus tendues. Le régime de transition torpille la compagnie, titulaire de permis d’exploration sur cinq blocs pétroliers dont Tsimiroro et Bemolanga, après son initiative de recourir à l’arbitrage international concernant les contrats de partage entre les deux parties.

« Cette affaire n’est pas seulement économique mais également politique », a soutenu Mamy Ratovomalala, ministre des Mines et des hydrocarbures pour évoquer le litige opposant le gouvernement à la firme. C’était en marge de l’ouverture du Salon international des Mines et des hydrocarbures, à Ivato, le vendredi 6 avril. 

Le membre du gouvernement croit en une stratégie délibérée de la part de Madagascar Oil contre le régime derrière sa démarche. « Le recours à l’arbitrage international intervient deux jours avant le Salon. Celui-ci peut être considéré comme une tentative visant à déstabiliser ce rendez-vous. Puis, l’initiative a été prise une vingtaine de jours avant le sommet de la SADC – censé sceller l’avenir de la transition comme pour noircir le tableau du régime au niveau international », observe-t-il.

Le ministre des Mines et des hydrocarbures dénonce la décision de la firme de porter l’affaire devant l’arbitrage international. « Cela ne respecte pas la procédure. Selon le code minier, il fallait d’abord mettre en place un comité de conciliation avant de saisir l’arbitrage international », souligne-t-il. Mamy Ratovomalala passe ensuite à l’offensive en soulevant les circonstances d’octroi des permis à Madagascar Oil en 2004, ou encore le placement de ses actions en bourse de Londres.

Point de non-retour

La direction de Madagascar Oil qui a dépensé jusqu’ici près de 200 millions de dollars, ne souhaite pas commenter les derniers développements de l’affaire. Mais les relations entre le régime de transition se détériorent lentement mais sûrement ces derniers temps et la tendance vers le chemin du point du non-retour commence à se dessiner, à moins d’un revirement de la situation.

Le gouvernement déclenche la procédure du redressement fiscal « suite à un arriéré de près de neuf millions de dollars », selon Mamy Ratovomalala, juste après le recours auprès de la Chambre de commerce international par Madagascar Oil.

Le 21 mars, la compagnie avait brandi le « cas de force majeure » après s’être plainte de l’audit de la société diligentée par l’Exécutif. Et voilà un différend économique qui est déplacé sur le terrain politique.

Mamy Ratovomalala réfute l’idée d’une préparation de terrain vers un divorce entre les deux parties. « Pour l’instant, il n’est pas encore question de retrait ou non des permis », soutient-il.

Iloniaina Alain
L’express de Madagascar