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Madagascar : La SADC lance un ultimatum à Rajoelina et Ravalomanana

18 juillet 2012, 00:00

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La SADC donne aux principaux protagonistes de la crise malgache jusqu’au 31 juillet pour parvenir à un accord. Elle est pourtant avare en détails sur la rencontre entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, censée aboutir à cette entente.

Si cela n’est pas un ultimatum, cela y ressemble fort. Dans un communiqué publié lundi, la Troïka, organe de coopération de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), enjoint les principaux protagonistes de la crise malgache à trouver une entente avant la fin de ce mois. Elle reste néanmoins discrète sur les détails de la rencontre censée aboutir à cet accord.

« (…) Si les deux parties ne sont pas capables de conclure un accord final pour s’assurer de la mise en œuvre de la Feuille de route jusqu’au 31 juillet 2012, la ou les parties responsables de l’échec seront désavouées par la communauté internationale concernant une participation future dans le processus », menace presque le communiqué. Selon la Troïka, cet accord final devrait constituer une étape pouvant conduire « vers la création d’un climat d’apaisement pour l’application totale de la Feuille de route, ce qui mènera le pays vers des élections libres et justes ».

Un calendrier incomplet

Après moult tergiversations, la SADC définit donc enfin un calendrier. Celui-ci reste toutefois incomplet. Malgré sa volonté affichée de voir aboutir un accord entre les deux principaux protagonistes, la Troïka reste discrète sur les détails de la rencontre censée aboutir à ce résultat. Certaines indiscrétions avancent la date du 22 juillet, mais aucune communication officielle n’est encore faite sur le sujet. L’endroit où la réunion devrait se tenir n’est pas non plus officialisé.

Dans son communiqué, la Troïka se contente de souligner que les préparatifs avancent. « La Troïka de la SADC a travaillé sans relâche afin de mettre en place la logistique nécessaire. À cet égard, une communication à un niveau élevé entre la Troïka et parties prenantes pertinentes, continue pour s’assurer que cette réunion produise les résultats positifs tant espérés et applicables », indique le communiqué.

La SADC joue sa crédibilité

Au-delà de la pression sur les deux chefs de file politiques, la Troïka qui joue sa crédibilité sur cette énième rencontre, tente également de convaincre du bien-fondé de sa démarche et de justifier son choix. Face aux critiques formulées par plusieurs organisations de la société civile, notamment sur la limitation de la réunion à deux chefs de file, elle se dit convaincue que « les leaders politiques susmentionnés sont d’une importance critique pour défaire le blocage et relever les défis qui ont causé la présente impasse dans la situation politique. »

De leur côté, les deux principales personnalités concernées continuent d’afficher leur bonne volonté. « J’ai toujours accepté les discussions et toutes les initiatives visant à résoudre la crise », a déclaré Andry Rajoelina, lundi, lors de la cérémonie de remise de deux camions-bennes à la commune.

« Les hommes politiques ne doivent pas être une charge pour le pays, mais être au contraire des modèles et des solutions », a-t-il poursuivi. Marc Ravalomanana, lui, est allé plus loin, en mettant en avant sa volonté de participer au processus électoral tel que mentionné par la Feuille de route. « Il appartient au peuple de choisir ses dirigeants, et je suis prêt pour cela », a-t-il déclaré lors d’une intervention téléphonique lundi. « Mais il faut que nous nous conformions à l’avis des experts des Nations unies », a-t-il ajouté.

Photo : Les membres du bureau de liaison de la SADC discutant avec le Premier ministre malgache Omer Beriziky (à droite).

Source : Bodo Voahangy et Iloniaina Alain/L’Express de Madagascar.