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Madagascar : La SADC élude la question d’amnistie

24 février 2012, 00:00

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Le bloc économique régional laisse toujours planer le doute sur ses intentions à l’approche du 29 février pour le vote de l’amnistie. La SADC se rend à l’évidence.

 

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) entretient le flou. Elle évite de donner une réponse claire sur sa position concernant l’expiration prochaine du délai fixé par la Troïka, organe de coopération du bloc économique régional, pour l’adoption de l’amnistie, quasi-impossible avant le 29 février.

 

« La question n’est pas là. Le plus important, c’est le processus, l’engagement des acteurs politiques malgaches à avancer pour la mise en œuvre de la Feuille de route », a déclaré le colonel Tanki Mothae, directeur de l’organe sur les politiques, défense et affaires sécuritaires de la SADC, jeudi, au ministère des Affaires étrangères (photo).

 

Interrogé sur la position de la SADC à l’approche de la date butoir du 29 février sans une amnistie votée, Tanki Mothae préfère insister sur cette phrase ambiguë, en marge de sa rencontre avec Pierrot Rajaonarivelo, ministre des Affaires étrangères.

 

Un message toujours diffus

 

À entendre des dirigeants des groupes politiques ayant rencontré Sandile Shalk, chef du Bureau de liaison de la SADC, le message du bloc économique régional reste diffus. Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance Ravalomanana et président du Congrès, a affirmé avoir eu l’assurance de la fermeté de la Troïka pour faire respecter le délai pour l’adoption de l’amnistie.

 

Victor Manantsoa et Hery Rakotobe, respectivement ministre des Relations avec les institutions, et président du groupe parlementaire de l’Espace de concertation politique (Escopol) au Conseil supérieur de la transition (CST), démentent cette information. Ils évoquent l’absence de discours allant dans ce sens lors de leur rencontre séparée avec les responsables du Bureau de liaison.

 

Pour l’instant, le Bureau de liaison, censé accompagner le processus de sortie de crise par le biais de l’application de la Feuille de route, reste encore discret. Sandile Shalk, le chef du Bureau, prend contact avec les entités politiques depuis deux jours. La plupart de ses interlocuteurs laissent entendre la possibilité d’un rendez-vous avec tous les groupes politiques pour accorder les violons en matière d’interprétation de la Feuille de route, la semaine prochaine, soit cinq mois après sa signature.

 

Tirs croisés contre la SADC

 

Certaines entités politiques anticipent les éventuelles critiques sur le non-respect du calendrier établi. Elles tirent à boulets rouges sur la SADC, en particulier sur le Bureau de liaison, attendu depuis novembre, responsable à leurs yeux de la situation actuelle. « Nous avons fait part aux responsables du Bureau de la nécessité d’une prise en main de la situation pour éviter le flottement », affirme Hery Rakotobe.

Pour sa part, Victor Manantsoa déplore l’« absence de cadre de mise en œuvre complet » de la Feuille de route. « Certes, la Troïka avait fait signer un cadre de mise en œuvre, mais seulement avec des questions ayant plus ou moins le consensus de tous. Mais, elle n’avait pas inclus les sujets délicats », observe le ministre chargé des Relations avec les institutions, laissant entendre le cas des mesures d’apaisement.

 

Pierrot Rajaonarivelo tente de tempérer ces tirs croisés contre la SADC. Il soutient des « responsabilités partagées » conduisant à la situation actuelle. « À un moment, nous avons été concentrés sur les sessions extraordinaires du Parlement et n’avons pas pu mettre en place certaines structures », avance le chef de la diplomatie.

 

Iloniaina Alain, l’Express de Madagascar

lExpress de Madagascar