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Madagascar : la mouvance Ravalomanana veut faire accélérer les choses

2 octobre 2012, 00:00

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À l’approche de la réunion décisive de la Troïka de la SADC prévue les 7 et 8 octobre, la mouvance Ravalomanana tente de faire pression. Le chef de délégation Mamy Rakotoarivelo a annoncé le retour imminent de l’ancien président, cette fois, avec le soutien de la SADC selon lui.

Une annonce de plus pour la mouvance Ravalomanana, samedi au Magro de Behoririka. Elle tente le tout pour le tout afin de parvenir à son objectif principal de ramener l’ancien président de la République Marc Ravalomanana au pays, quitte à mettre la pression sur la Communauté internationale en général, et sur la SADC en particulier.

La période avancée par la SADC pour traiter le cas de Marc Ravalomanana de « trente à soixante jours » devra expirer dans un peu plus de deux semaines. C’est pourquoi la mouvance Ravalomanana veut abattre sa dernière carte.

« La Troïka de la SADC s’est réunie les 17 et 18 août et toutes les conditions du retour de Marc Ravalomanana devraient être réunies dans un délai de soixante jours. D’après ces calculs, son retour interviendra au plus tard le 18 de ce mois. Pour ce faire, la Troïka devrait de nouveau se réunir tantôt », a déclaré Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance.

C’était samedi au Magro de Behori¬rika, devant une assistance clairsemée malgré les instructions en vue d’intensifier le mouvement des militants.

Option d’apaisement

Il a encore confirmé sa version hier, ajoutant même que « si auparavant Marc Ravalomanana a pris des initiatives en solitaire, désormais, il pourra compter sur la SADC ».

Le président du Congrès de la Transition s’efforce également de mettre un peu plus de pression autour de cette échéance. Il insiste, non seulement sur le retour de son leader, mais aussi sur sa candidature aux prochaines élections. Il va même jusqu’à prévenir que « si la Communauté internationale se prononce en faveur de la non-candidature de notre chef de file aux élections, elle sera désormais complice des auteurs de coups d’État », tout en accusant « certains pays d’insister sur ce point ».

Ses paroles se réfèrent à la suggestion de la non-candidature simultanée de Andry Rajoelina, président de la Transition, et de Marc Ravalomanana, faite une première fois par des experts des Nations unies et qualifiée « d’option possible d’apaisement » par quelques pays, notamment ceux de la Commission de l’océan Indien.

Rien ne semble cependant acquis, à un peu plus de deux semaines de l’expiration des soixante jours avancés par la SADC pour traiter du dossier épineux de l’ancien numéro un de l’État. En l’état, la mission d’évaluation des risques de la commission défense de la SADC à Madagascar n’a pas existé, du moins officiellement, car certaines sources avancent que cette mission s’est faite dans un silence presque absolu. Elle devait jauger les impacts que pourrait causer le retour de l’ancien chef d’État.

Cette annonce constitue la énième parmi tant d’autres sur le retour de l’ancien président de la République en exil en Afrique du Sud. La tension reste palpable, notamment parmi la frange la plus radicale du pouvoir et ses entités politiques. Andry Rajoelina, son successeur à la tête de l’État, se sent, à tort ou à raison, rassuré par l’évolution de la situation. Il est également réconforté par la prise de position de la Communauté internationale de ne pas s’immiscer dans la décision sur le « ni… ni », renvoyant celle-ci aux Malgaches.

Misaina Rakotondratsima
(L’Express de Madagascar)