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Madagascar: La mouvance Ravalomanana sollicite l’arbitrage de la SADC

16 avril 2012, 00:00

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Acculée, la mouvance Ravalomanana, tente d’interpeller la SADC. Elle prend le risque de jouer sa participation au processus de sortie de crise.

Les deux semaines à venir pourraient être décisives pour l’avenir de la transition. Outre la position des entités politiques, celle que prendra la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) déterminera la suite de la mise en œuvre de la Feuille de route. « Les membres du bureau de liaison nous informent de la tenue d’une réunion de la SADC vendredi (20 avril) », a fait savoir Mamy Rakotoarivelo ( PHOTO), président du Congrès et chef de délégation de la mouvance Ravalomanana. Il rendait  compte de sa récente rencontre avec les membres du bureau de liaison, ce qui lui avait permis de faire part des « préoccupations » de son entité quant à la mise en œuvre de la Feuille de route.

Pour l’instant, peu d’informations filtrent concernant les tenants et aboutissants de la réunion du 20 avril. Comme à son habitude, les dirigeants du Bureau de liaison cultivent la discrétion. Mais à entendre Mamy Rakotoarivelo, ils lui auraient promis de transmettre, voire soumettre à cette réunion de la SADC les « préoccupations » de la mouvance Ravalomanana. « Nous attendons cette réunion avant de prendre une décision »,soutient-il.

En attendant, la mouvance Ravalomanana multiplie les gestes pour « marquer le coup » selon Constant Raveloson, membre du Congrès. Ses représentants au Conseil supérieur de la transition (CST) ont encore quitté la salle des séances lors de l’examen du projet de loi d’amnistie le 13 avril. Hanitra Razafimanantsoa, vice-présidente, martèle l’« absence de consensualité et d’inclusivité » dans  cette loi d’amnistie.

L’adoption du projet de loi d’amnistie s’apparente à un tournant dans la mise en œuvre de la Feuille de route. La série de « défaites » de la mouvance Ravalomanana dans ce processus confirme des rapports des force presque figés en sa défaveur, du moins dans la configuration de la transition actuelle. Dos au mur, elle est obligée de réagir au risque d’exploser.

Quitte ou double
Quelle que soit la position adoptée par la SADC, celle-ci débouchera sur une nouvelle donne sur l’échiquier politique. Le camp de l’ancien président menace de quitter le processus en cas de statu quo dans la mise en œuvre de la Feuille de route. Avec ce jeu de quitte ou double qui n’est pas sans risque, elle donne l’impression d’abattre l’une des ses dernières cartes.

Les alliés d’Andry Rajoelina, président de la Transition, lancent déjà leur contre-offensive. Ils mettent en avant l’absence de dérapage dans la mise en œuvre de la Feuille de route. Herimanana Razafimahefa, membre de l’Union des démocrates et des républicains (UDR-C) au CST insiste sur le « respect des normes internationales » concernant le contenu de la loi d’amnistie, pour contrecarrer les critiques de l’autre camp.

De son côté, Lanto Rakotomavo, vice-présidente du CST et secrétaire nationale du parti Tanora Malagasy vonona (TGV), insiste sur l’existence de la consensualité et de l’inclusivité dans l’élaboration du texte. Elle dénonce au passage un « coup médiatique » des parlementaires de la mouvance Ravalomanana pour qualifier le boycott du vote de l’amnistie. Elle laisse entendre un refus de débattre du fond du problème dans la démarche. « Nous devons aller de l’avant vers les élections et mettre fin à la crise. Le vote de l’amnistie est une étape allant dans ce sens », conclut-elle.

Iloniaina Alain, L’Express de Madagascar