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Madagascar : L’Union africaine demande à Andry Rajoelina de mettre fin à ses actions unilatérales

3 février 2010, 00:00

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La conférence au sommet de l’Union africaine a  fermement rappelé la Haute autorité de la Transition à Madagascar de ne pas imposer des solutions unilatérales pour sortir la Grande île de la crise.

Les chefs d’État et de gouvernement des 53 Etats membres de de l’Union africaine (UA) l’organisation ont  adopté hier une résolution unanime sur la crise dans la Grande île. Ils exigent en des termes fermes à la Haute Autorité de la transition (HAT) de ne plus procéder de façon unilatérale.

Le paragraphe 4 de ma résolution demande  « instamment au régime illégal à Madagascar d’arrêter ses tentatives d’imposer des solutions unilatérales à cette crise, contournant l’accord de Maputo et l’acte additionnel d’Addis-Abeba ». La conférence se montre déterminée à avancer dans son entreprise malgré les tractations menées actuellement par une mission dirigée par Andry Rajoelina en Europe et les concessions comme report des législatives prévues auparavant pour le 20 mars.

Les dirigeants africains invitent les parties malgaches à répondre, d’ici vendredi, aux résolutions de compromis que le président de la Commission de l’UA Jean Ping leur avait soumises le 21 janvier. « Nous avons déjà commencé à recevoir les réponses de certains, mais nous attendons celle de la partie qui a eu recours à des décisions unilatérales de remise en cause des accords », déclare le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Ramtane Lamamra en se référant à la mouvance Rajoelina.

Ramtane Lamamra est revenu sur la mission du Groupe international de contact dont il faisait partie dans la capitale malgache les 21 et 22 janvier derniers. « Ce qui est important, c’est que le sommet a exprimé son unanime attachement aux accords de Maputo et d’Addis-Abeba. Personne n’a soutenu les mesures unilatérales », ajoute-t-il.  En cas de refus, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA pourrait prendre des sanctions contre l’actuel régime comme cela a été le cas récemment contre la junte en Guinée.

A Madagascar la résolution est diversement accueillie.  Le médiateur de la République Andréas Monique Esoavelomandroso, l’ancienne secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, relativise les propositions de l’UA. « Nous sommes à Madagascar et les Malgaches ont leur manière de gérer leur nation », affirme-t-elle.

Jean Jacques Rabenirina de la mouvance Rajoelina accuse l’organisation africaine de ne plus rester impartiale. « Les trois mouvances qui avaient participé à la rencontre de Maputo III étaient les premières à rejeter les accords de Maputo et d’Addis-Abeba. Pourquoi donc l’UA se retourne-t-elle contre la HAT actuellement ? ».

D’après ce membre de la HAT, le régime transitoire cherche à impliquer les autres sensibilités dans l’organisation des élections. « L’organisation des prochaines législatives n’est pas du tout unilatérale dans la mesure où toutes les autres sensibilités sauf les trois mouvances y participent », soutient-il.

L’ancien président de la République Albert Zafy se dit satisfait de la résolution de la conférence de l’Union africaine. Il indique que sa mouvance a déjà envoyé ses réactions définitives sur les mesures de compromis. Et il souligne une fois de plus que « personne ne pourrait agir unilatéralement dans ce processus de résolution de la crise »


Ci-dessous le résolution de la conférence l’Union africaine sur la crise à Madagascar


DECISION SUR MADAGASCAR

La Conférence

1. SE DECLARE profondément préoccupé par la crise politique qui persiste à Madagascar

2. RECONNAIT l’importance et la validité de l’Accord de Maputo et de l’Acte additionnel d’Addis-Abeba

3. SOULIGNE que ces Accords demeurent la seule feuille de route permettant une solution globale à la crise à Madagascar et LANCE UN APPEL pour une mise en oeuvre rapide et juste de ces accords

4. DEMANDE INSTAMMENT au régime illégal à Madagascar de mettre fin à ses tentatives d’imposer des solutions unilatérales à cette crise, contournant ainsi l’Accord de Maputo et de l’Acte additionnel d’Addis-Abeba

5. RECONNAIT les efforts déployés par l’Union Africaine et la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) dans le but de rétablir l’ordre constitutionnel à Madagascar

6. SALUE les différentes réunions au sommet et les décisions des dirigeants de la SADC, les réunions à Maputo les 8 et 9 Août 2009 et à Addis-Abeba du 2 au 6 novembre 2009

7. DEMANDE INSTAMMENT à l’Union Africaine et à la SADC de poursuivre leur collaboration en apportant leur assistance au processus de négociation à Madagascar

8. SOULIGNE le rôle majeur joué par la SADC dans le processus de médiation compte tenu de ses responsabilités et avantages comparatifs régionaux

9. SOULIGNE la nécessité de créer un mécanisme de suivi tel que prévu dans le paragraphe 12 de l’Acte additionnel d’Addis-Abeba du 6 novembre 2009

10. EXPRIME SON APPUI TOTAL à S.E. Joaquim Chissano, ancien Président de la République de Mozambique et médiateur de la SADC et à son équipe de médiation pour leurs efforts en vue de la restauration de la normalité constitutionnelle à Madagascar

11. PREND NOTE des propositions présentées par le Président de la Commission de l’Union Africaine aux parties malgaches au cours de la mission qu’il a effectuée à Madagascar du 21 au 22 Janvier 2010 et exhorte les parties à répondre rapidement auxdites propositions

12. ORDONNE au Conseil de Paix et de Sécurité de se réunir en temps opportun pour réviser la situation et prendre les décisions appropriées à la lumière des instruments pertinents de l’UA et,

13. LANCE UN APPEL aux partenaires internationaux pour qu’ils continuent de fournir leur appui total aux efforts déployés en vue de la résolution de la crise à Madagascar et de la restauration de l’ordre constitutionnel dans le cadre institutionnel approuvé par la Conférence de l’UA.


Addis-Abeba, 02 Février 2010