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Madagascar : gestion de l’insécurité dans le Sud - Amnesty international enfonce le clou

22 novembre 2012, 00:00

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La gestion de l’insécurité dans le Sud est critiquée par Amnesty international. Son article risque d’écorner l’image, déjà mal en point, de la Transition.

L’organisa­tion non gouvernementale internationale Amnes­ty international qui milite pour le respect des droits humains, persiste et signe. Elle martèle l’existence de ce qu’elle considère comme étant des bavures dans le rétablissement de la sécurité dans le Sud et réclame des mesures pour faire face à la situation.

« Il faut mettre fin aux massacres et enquêter sur les forces de sécurité », a titré Amnesty international sur son site hier, pour évoquer la situation dans le Sud. « Les responsables présumés de ces violations massives, parmi lesquels des membres hauts gradés des forces de sécurité, doivent être traduits en justice », a alerté Christian Mukosa, chercheur du programme Afrique d’Amnesty Interna­tional, qui vient d’effectuer une mission à Madagascar.

D’après lui, « le gouvernement doit demander à la communauté internationale, en particulier aux Nations unies, d’aider à mener une enquête véritablement indépendante ». L’organisation internationale a insisté sur la nécessité de « maîtriser les forces de sécurité malgaches, qui se livrent à des actes de violence aveugle dans le Sud du pays », se référant à l’opération « Tandroka ».

Amnesty international a également abordé ce qu’elle accuse d’être des « exécutions de civils pour des vols de bétail et l’inaction des autorités qui se sont abstenues de protéger des centaines de personnes de véritables massa­cres (...) Nous entendons parler de personnes et de populations sanctionnées et persécutées dans le Sud. Ces mauvais traitements pourraient constituer des atteintes aux droits humains d’une ampleur choquante », a déploré Christian Mukosa.

Préoccupation
Christian Mukosa avait déjà fait part de sa « préoccupation » et de son « scepticisme » durant son entretien avec Harry Laurent Rahaja­son, ministre de la Commu­nication, le 9 novembre. Il s’était posé des questions sur l’incendie de certains villages et des circonstances de la mort de certains suspects sans passer par la voie judiciaire, avant d’officialiser ses observations dans le site d’Amnesty international.

Christine Razanama­hasoa, ministre de la Justice, et quelques hauts responsables des forces de l’ordre n’ont pas pu être joints. Mais les hauts gradés qui ont mené l’opération « Tandroka » s’étaient déjà exprimés sur le sujet le 13 novembre. Ils avaient nié l’existence d’un génocide, de la mort de femmes et d’enfants dans le Sud lors des interventions militaires. Ils avaient insisté sur les circonstances de la mort de présumés voleurs de zébus ou « dahalo » « durant les accrochages » et avaient précisé qu’il s‘agissait de l''''« incendie de campements des dahalo et non de villages ». Le ministère des Forces armées avait alors annoncé l’envoi d’une mission d’enquête sur l’opéra­tion, mais n’en a pas encore publié les résultats.

Mahaleo Tsiebo, membre du Congrès natif du Sud de l’île, a exprimé son « incompréhension » sur l’attitude de l’organisation internationale. « Je me demande où avait été Amnesty international cinq mois plus tôt alors que Remena­bila et sa bande avaient semé la terreur », s’est-il interrogé avant d’ajouter : « Le droit international ne s’occupe-t-il pas du cas des victimes innocentes mais seulement des dahalo »

Le membre de la Cham­bre basse, issu du Tanora malaGasy Vonona proche de Andry Rajoelina, président de la Transition, a de ce fait fustigé la « démarche partisane » d’Amnesty international. « Elle aurait pu traiter le dossier avant, pendant et après l’intervention des forces de l’ordre dans le Sud », a-t-il fulminé. « J’ai vu l’intervention des lonaky []]notables] de Betroka dans les médias publics racontant leur angoisse puis leur soulagement après l’opération « Tandroka ». Il fallait écouter ces témoins authentiques et effectuer des déplacements sur le terrain au lieu de se contenter des dires d’hommes politiques cloîtrés dans des hôtels de luxe », s’est-il emporté.