Publicité

Madagascar-Bois de rose : Le ministre de l’Environnement pointé du doigt

7 avril 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Des partenaires techniques et financiers internationaux demandent à l''''Exécutif le départ de Joseph Randriamiarisoa. Le ministre est critiqué sur sa manière de régler l''épineux dossier du bois de rose.

Cela chauffe pour le ministre de l''Environnement et des forêts. Alors que Joseph Randriamiarisoa fait face à une situation très délicate sur le terrain, des critiques fusent contre lui dans sa gestion du brûlant dossier du bois de rose. Selon des sources concordantes, des diplomates ont réclamé d''une manière ouverte son limogeage. C''était au cours de la rencontre des partenaires techniques et financiers avec le Premier ministre Omer Beriziky, assisté de quelques membres du gouvernement, jeudi.

Certains représentants des pays présents à la réunion ont pointé du doigt quelques membres du gouvernement, dont le ministre de l''Environnement et des forêts en matière de bonne gouvernance. Mais le cas de ce dernier, à la tête d''un département sensible et dont le secteur bénéficie d''une aide supplémentaire de 52 millions de dollars de la Banque mondiale, est un peu particulier avec cette demande de mise à l''écart.

D''après des sources diplomatiques, plusieurs griefs ont été formulés à l''encontre de Joseph Randriamiarisoa. L''histoire de l''arrêté ministériel autorisant l''exploitation des produits forestiers sous toutes ses formes en janvier, a été notamment citée. Un arrêté qui contredit le décret interdisant la coupe, le transport et l''exploitation du bois de rose et du bois d''ébène. Le conseil des ministres du 14 mars avait annoncé l''annulation de l''arrêté alors que Joseph Randriamiarisoa se trouvait à l''étranger. Le conseil avait fait part d''une demande d''explication adressée au ministre de l''Environnement et des forêts à propos du fameux arrêté.

Protection du patrimoine

Le communiqué du même conseil avait en substance indiqué l''absence de collaboration du membre du gouvernement avec le Premier ministre et Andry Rajoelina, président de la Transition, concernant le règlement du dossier. Le communiqué avait ensuite mentionné la tenue d''une réunion entre les deux têtes de l''Exécutif « pour déterminer la suite à donner à cette affaire ».
Selon certaines indiscrétions, Omer Beriziky n''aurait pas répondu aux remarques et à la demande de certains diplomates.

Mais le cas de Joseph Randriamiarisoa aurait été discuté lors du conseil du gouvernement de mardi, obligeant le principal concerné à s''expliquer. Il n''a cessé de mettre en avant sa conviction pour la protection du patrimoine national. Mais la situation sur le terrain ne plaide pas en sa faveur. La tension est vive à Antalaha après la saisie de 3 000 rondins de bois de rose. Aucune solution claire et définitive n''est pas non plus arrêtée pour régler le cas des stocks entre les mains de certains exploitants forestiers.

Joseph Randriamiarisoa se montre pourtant « tranquille », selon ses termes. « Tout cela est normal et ne m''étonne pas », affirme-t-il, lucide. « J''ai proposé une politique de zéro coupe de bois précieux. Mais cela n''est pas possible tant qu''il existe des stocks disponibles car certaines personnes trouvent toujours des moyens pour masquer leurs opérations », soutient-il.

Le ministre de l''Environnement et des forêts insiste sur la « nécessité de régler le cas des stocks disponibles, un dossier en suspens depuis quelques années ». « Or, pour l''instant, nous n''avons pas encore trouvé une solution en accord avec la communauté internationale sur cet aspect du dossier », se défend-il.

Situation explosive à Antalaha

La saisie de 3 000 rondins de bois de rose il y a quelques jours à Antalaha, génère un foyer de tension dans le district. Selon une source au courant du dossier, un détachement d''éléments du Régiment des forces d''intervention est sur place depuis hier.
L''arrivée de ces éléments de forces de l''ordre intervient alors qu''une initiative de rassemblement organisé par des exploitants forestiers était prévue dans la journée.

Ces derniers avaient réclamé le départ des éléments des « forces mixtes » présents sur place et avaient fixé un ultimatum qui a expiré dans la soirée. Les deux parties s''accusent mutuellement d''être à l''origine d''une supposée poursuite des coupes de bois précieux.

(Source : Judicaëlle Saraléa et Iloniaina Alain, l’Express de Madagascar).