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Madagascar : Amnistie et partage des pouvoirs au menu du sommet de Maputo

7 août 2009, 00:00

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Madagascar : Amnistie et partage des pouvoirs au menu du sommet de Maputo

A Maputo, les négociations entre les dirigeants des mouvances politiques malgaches  visant à sortir la Grande ïle de la crise amorcent un virage important. L’amnistie et la répartition des pouvoirs y sont débattues.

(Photo: De g. à dr., le Président déchu de Madagascar, Marc Ravalomanana et l’actuel chef de l’Etat malgache, Andry Rajoelina accueillis à Maputo par le Secrétaire Exécutif de la SADC Tomaz Salomao)

Le Sommet de Maputo bat son plein. Lors de la deuxième journée des négociations en vue de l’adoption de la charte de la transition, les protagonistes se sont attaqués à deux fronts, à savoir l’amnistie et la répartition des pouvoirs dans les hautes sphères de la transition.

La question de l’amnistie figurait à l’ordre du jour des réunions au centre de conférences Joaquim Chissano, hier. Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition (HAT) et les anciens présidents Albert Zafy, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana ont débattu du sujet, au cours de deux réunions à huis clos, qui ont précédé les rencontres séparées avec les médiateurs.

Au départ, la question de l’amnistie concernait directement les anciens présidents Marc Ravalomanana, et également l’ancien président Ratsiraka. D’ailleurs, ce dernier n’avait pas caché son intention de se prononcer sur le dossier, dès son arrivée à Maputo. « Bien évidemment. Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? », a-t-il demandé en réponse à la question sur son plan de bataille pour la réunion.

La surprise du jour concerne la possible implication, d’une manière ou d’une autre, des dirigeants de la Haute autorité de la transition (HAT) dans le dossier, jusque-là peu concernés par la question de l’amnistie.

L’autre question brûlante discutée en même temps que l’amnistie concerne la place accordée aux chefs des mouvances dans la transition. Les participants commencent ainsi à toucher à la clé de répartition des pouvoirs dans les institutions de la future transition, appelée à être consensuelle et inclusive, en commençant par le haut de la pyramide. Le dossier sensible du retour de l’ancien président Ravalomanana figure en filigrane dans les discussions.

L’importance et l’enjeu des discussions semblent rendre les acteurs du Sommet, y compris les médiateurs internationaux, moins bavards. « Toutes les questions sont sur la table », a seulement confirmé une source proche du dossier.

Cela n’empêche pas Joaquim Chissano, médiateur de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), de reconnaître l’immensité de la tâche.

« Nous devrons résoudre un problème complexe », a-t-il affirmé. « Il est hors de question de suspendre quoi que ce soit », déclare-t-il, refusant de se prononcer sur l’idée d’une reprise éventuelle des négociations bloquées à la question de l’amnistie, le 16 juin. « En tout cas, nous suivons le plan établi pour Maputo », a-t-il ajouté.

L’ancien président mozambicain préfère livrer des détails sur l’ambiance des réunions. « Ça marche bien. Tout se déroule dans une ambiance amicale », a dit l’ancien président mozambicain. « On s’est parlé ouvertement », a-t-il soutenu. Mais à un moment donné, il a demandé à évacuer le hall devant la salle de réunion.

A la sortie de la réunion hier soir Andry Rajoelina a livré ses impressions « Les avis divergent sur certains points. Nous ne sommes pas du tout en faveur du retour de Ravalomanana au pouvoir On est encore loin d‘une signature d’un accord » a-t-il affirmé avant de souligner que la réunion reprend ce jour.

Dans les coulisses, certains parlent d’une amnistie de fait accordée à l’amiral Didier Ratsiraka.

Iloniaina Alain (de Maputo)
(Source : L’express de Madagascar)

 

Lexpress de Madagascar