Publicité

Madagascar: élection présidentielle, la date du 8 mai hypothéquée

5 février 2013, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Madagascar: élection présidentielle, la date du 8 mai hypothéquée

L’idée de décaler la présidentielle et les législatives du mois de mai et de juillet fait son chemin. Cependant, les premiers responsables du processus électoral refusent encore de la confirmer d’une manière officielle.

La retouche du calendrier électoral est évoquée à demi-mot. La Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) et les partenaires techniques et financiers ne sont plus catégoriques sur la possibilité de tenir la présidentielle le 8 mai et le second tour, couplé avec les législatives, le 3 juillet.

«Nous nous prononcerons sur la meilleure manière de gérer les phases suivantes en cas de besoin d’actualisation du calendrier électoral», a avancé Fatma Samoura, représentante-résidente du Programme des Nations unies pour le développement et coordinatrice du Système des Nations unies, hier à Ivato. Elle a assuré que la décision devra «tenir compte du retard accusé dans certaines activités et de l’impératif obligatoire de respecter les délais légaux dans la mise en œuvre du processus électoral». C’était lors du conclave de deux jours de l’organe chargé de préparer et d’organiser les élections et des partenaires techniques et financiers.

L’annonce faite par Fatma Samoura ressemble à une préparation de l’opinion à toutes les éventualités, au cours de la réunion d’évaluation du processus électoral. «Les solutions proposées doivent être les plus réalistes possibles pour assurer et garantir l’indépendance et la crédibilité de la CENIT», a-t-elle soutenu avant de préciser : «Tout en gardant les contraintes politique, matérielle, financière auxquelles la CENIT doit faire face pour exécuter de façon efficace sa mission.»

La coordinatrice du Système des Nations unies a cependant assuré que «nous essayons de faire en sorte que le calendrier électoral soit respecté». En même temps, elle a mis en exergue les «défis» du processus électoral. «Personne n’ignore qu’il y a eu un léger décalage par rapport à la révision systématique de la liste électorale. Nous allons essayer, en tenant compte des délais légaux imposés par le code électoral, de voir dans quelle mesure nous pouvons maintenir un calendrier qui tient compte des défis financier, technique et matériel auxquels la CENIT doit faire face», a-t-elle avancé.

Mot tabou

Béatrice Atallah, présidente de la CENIT, a affiché la prudence et évité de prononcer le mot tabou de report. «Pour l’instant, nous ne pouvons pas parler de report dans la mesure où il n’y a pas encore de convocation des électeurs. À ce moment-là, il faudra décréter le cas de force majeure. Mais nous n’en sommes pas encore là», a-t-elle esquivé. «À l’heure actuelle, nous ne pouvons parler que d’une rectification des détails du calendrier électoral s’il y en a», a-t-elle précisé, rappelant au passage les délais légaux incompressibles de 52 jours prévus par le code électoral et destinés aux électeurs potentiels d’ester en justice en cas de non-inscription sur la liste électorale.

Béatrice Atallah a évité de froisser les partenaires techniques et financiers, mais également la classe politique. Mais en coulisses, des indiscrétions parlent du retard du déblocage des financements, conduisant au «léger décalage» par rapport aux tâches prévues, évoqué par Fatma Samoura. Le début différé de la distribution des carnets électoraux dans différentes régions ainsi que l’impression de la liste électorale encore en attente. Dans le volet politique, le retard dans la réalisation des mesures d’apaisement, dont l’amnistie, risque également de perturber le bouclage de la liste électorale.

Malgré la prudence de Béatrice Atallah, les langues se délient pourtant au sein de la classe politique. «La CENIT avait tâté le terrain. L’allusion d’un décalage du calendrier électoral est à peine voilée», a rapporté un parlementaire pour faire part du contenu des discussions entre l’organe chargé de préparer et d’organiser les élections et les dirigeants de formations politiques, vendredi à Alarobia.

Il faudra attendre quelques jours pour officialiser la décision. Béatrice Atallah a sous-entendu la possibilité d’attendre quelques jours la publication des résolutions du conclave car «le président de la Transition n’est pas encore sur place».

(Source L’Express de Madagascar)