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Médias : Après le scandale News Corp, l''Australie s''inquiète aussi

14 juillet 2011, 00:00

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Médias : Après le scandale News Corp, l''Australie s''inquiète aussi

Le gouvernement australien envisage de réformer le droit de la presse et de renforcer le pouvoir de l''''autorité de régulation des médias sur son territoire, le tout, à la lumière de "l''affaire News of the World" qui vient de secouer la Grande-Bretagne, a annoncé jeudi le Premier ministre Julia Gillard.

Accusé d''avoir piraté les messageries téléphoniques de centaines de personnes - stars, personnalités politiques, anonymes impliqués dans des faits divers et peut-être même responsables de la police -, le tabloïd britannique du groupe de Rupert Murdoch, News Corp a fermé ses portes dimanche.

Si l''émotion a été vive en Grande-Bretagne, l''Australie s''inquiète aujourd''hui à son tour. Et pour cause, le groupe de Rupert Murdoch, un magnat australo-américain, détient une grande partie des médias du pays, notamment dans le secteur de la presse écrite.

"Voir des choses comme ça, des violations de la vie privée, notamment de personnes angoissées et terrassées par le chagrin... Tout cela m''écoeure", a déclaré Julia Gillard devant le Club de la presse australienne.

Dans la foulée de ces déclarations, le chef de file des Verts au Sénat, Bob Brown, a demandé l''ouverture d''une enquête parlementaire sur la concentration de la presse en Australie, sur l''autorité de régulation des médias, ainsi que sur toutes les questions liées à la domination de l''empire Murdoch à travers le pays, via sa filiale News Ltd.

"Après ce qui s''est passé à Fleet Street (nom d''une rue de Londres utilisée pour désigner les médias britanniques, ndlr), il est évident que des craintes sont nées en Australie, et que chacun redoute que quelque chose de similaire puisse arriver ici", a dit le parlementaire.

Concentration de la presse

Dans une tentative d''apaisement de ces craintes, la branche australienne de Newscorp a annoncé mercredi qu''une enquête allait être menée pour savoir si des fautes, ou des pratiques contraires à la déontologie journalistique ont été commises ces dernières années à travers le pays.

Rupert Murdoch, qui dispose désormais de la nationalité américaine, a commencé sa carrière en Australie, à Adelaide, où il a posé les premières pierres de son empire médiatique. Rien qu''en Australie, son groupe est propriétaire d''environ 150 quotidiens ou magazines, dont les principaux journaux du pays tels que le Daily Telegraph de Sydney et le Sun Herald de Melbourne.Côté télévision, il détient 25% de la chaîne à péage Foxtel et 30% de la chaîne d''informations en continu Sky News Australia.

"Pourquoi avons-nous le taux de concentration de la presse le plus élevé du monde occidental ?", s''est interrogé le sénateur australien, précisant qu''il visait clairement News Ltd. Pour lui, le gouvernement doit se pencher sur cette question de manière urgente et réfléchir dans quelle mesure les pouvoirs de l''autorité de régulation pourraient être renforcés.

Si le groupe Murdoch a décidé la semaine dernière de mettre fin à la parution de News of the World pour contenir le scandale des écoutes, cela n''a toutefois pas suffi à enrayer le flot d''accusations et de plaintes dont il faisait l''objet en Grande-Bretagne. Aux Etats-Unis, plusieurs sénateurs ont demandé mercredi au ministère de la Justice et à l''autorité de régulation des marchés d''ouvrir une enquête sur d''éventuelles pratiques illégales de News Corp outre-Atlantique.

Reuters