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Lois du travail : CSG-Solidarité s’élève contre la position de la MEF sur les amendements

16 mai 2011, 00:00

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Lois du travail : CSG-Solidarité s’élève contre la position de la MEF sur les amendements

La Mauritius Employers Federation (MEF) demande au gouvernement de « ne pas se précipiter » pour amender les deux lois du travail. Les syndicats et l’opposition estiment, au contraire, qu’il y a urgence.

Le ton commence à monter à propos des amendements à être apportés à l’Employment Rights Act (ERiA) et l’Employment Relations Act (ERA). Après la soumission des propositions des syndicats au ministre du Travail et des Relations industrielles, ce dernier a confirmé que certains des amendements proposés seront bientôt étudiés par le Conseil des ministres.

La MEF n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué émis le jeudi 12 mai, la MEF demande au gouvernement de ne pas se précipiter pour apporter ses changements. Il estime que les amendements proposés représenteraient «un retour en arrière».

«La précipitation n’est pas de mise et toute approche piece meal pourrait résulter en un retour en arrière de notre encadrement juridique du travail remettant ainsi en question la philosophie qui a soutenu l’essence même de la réforme», affirme la MEF.

Cela alors que le ministre Shakeel Mohamed a dénoncé des abus dans des cas de licenciement enregistrés depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle législation. Quelque 7 000 ouvriers ont été licenciés de février 2009 à ce jour pour raisons économiques.

Répondant à une question de l’express.mu lors de sa conférence de presse du samedi 14 mai, le leader de l’opposition, Paul Bérenger, a pris position en faveur d’une révision urgente de la loi. Il s’est même dit étonné que les amendements n’aient pas été étudiés par le Cabinet vendredi dernier.

De leur côté, les dirigeants de la Confédération soutiennent que l’argumentation de la MEF représente « plus qu’un retour en arrière : un retour à l’ère coloniale».

«Parce que l’ERiA voté en 2008 a introduit des conditions de licenciement qui correspondent à celles en vigueur à l’époque coloniale où le patronat faisait ce qu’il voulait avec les salariés», ajoutent les dirigeants de la CSG-Solidarité.

En ce qu’il s’agit de la principale raison avancée par la MEF pour refuser l’introduction d’un Redundancy Prevention Board (RPB), la confédération syndicale estime que c’est une position rétrograde de la part de l’association patronale.

Les dirigeants de CSG-Solidarité affirment que la décision de procéder à des licenciements en masse ne se fait du jour au lendemain et que c’est une décision longuement réfléchie au sein de la direction d’une entreprise.

Ainsi, un prolongement du préavis légal devrait être une solution acceptable pour palier le problème soulevé par la MEF, selon la confédération. «Une entreprise qui prend la décision de réduire massivement son personnel n’aura qu’à informer plus tôt la RPB pour que cela ne prenne pas trop de temps», avancent les dirigeants de la confédération.

La CSG-Solidarité a déjà remis trois mémorandums au ministre Shakeel Mohamed. Y sont détaillées les propositions d’amendement aux deux lois du travail. L’opposition parlementaire a, quant à elle, mis en place un comité présidé par le leader-adjoint du Mouvement militant mauricien (MMM) pour travailler sur la question.

Ce comité s’est déjà penché sur le dossier qui a été envoyé au leader de l’opposition et au Premier ministre par la CSG-Solidarité. Un dossier que Paul Bérenger qualifie de « solide et très bien travaillé ».