La FA Cup oblige, Tottenham, en déplacement à Liverpool ce soir, est le seul membre du Top 4 à être en piste ce week-end lors de la 29e journée de Premier League. L’occasion pour Andre Villas-Boas de prouver une fois de plus à Roman Abramovich pourquoi il a eu tort de le virer de Stamford Bridge l’an dernier.

Une année peut changer un homme. Andre Villas-Boas est bien placé pour le confirmer. Limogé comme un pestiféré par Chelsea en mars de l’année dernière, l’entraîneur portugais s’est formidablement relancé à Tottenham. Sous sa férule, les Spurs sont troisièmes en championnat – devant les Blues – et en passe de se qualifier pour les quarts de finale de l’Europa League après leur victoire sur l’Inter Milan au match aller jeudi (3-0).

AVB s'était exprimé récemment sur son adaptation avec Tottenham, au point de vouloir soutenir la comparaison avec Chelsea. Sauf que pour le technicien portugais, sa situation avec le pensionnaire de White Hart Lane s'apparente presque à une balade de santé, en comparaison à ce qu''il a vécu à Stamford Bridge la saison dernière. "Tottenham, c''est un club de très haut niveau, mais les objectifs sont différents et l''attente des médias est moins grande", avait indiqué l''ancien adjoint de José Mourinho.

Camaraderie

L’homme est transformé. Et ça se voit. Abramovich doit s’en mordre les doigts aujourd’hui. Contrairement aux Blues, AVB a réussi à instaurer à Tottenham un esprit de groupe. De camaraderie même. Comme en témoigne la célébration du but de la victoire de Gareth Bale contre West Ham. Le Gallois s’est jeté sur son entraîneur et ses coéquipiers. Une scène impensable à Chelsea de nos jours.

Et que dire de la gestion d’Hugo Lloris ? Vilipendé pour avoir écarté le capitaine de l’équipe de France à son arrivée, l’ancien coach de Porto est resté camper sur sa position afin de laisser le temps nécessaire à l’ancien Lyonnais pour s’acclimater à la rigueur de la Premier League. Pendant ce temps, il n’a pas hésité à redonner leur chance à Michael Dawson et Tom Huddlestone après les avoir laissés sur le banc en début de saison.

«Le football est un drôle de sport, commente Dawson. Je n’ai pas joué lors des trois premiers mois de la saison, alors que maintenant si. Le manager a eu une mauvaise expérience à Chelsea, mais il est venu ici et il a repris du poil de la bête. J’espère que ça va durer le plus longtemps possible.»

Avec seulement dix matches à jouer en Premier League, Tottenham possède deux points d’avance sur le troisième (Chelsea) et, surtout, sept sur le quatrième (Arsenal), la dernière place qualificative pour la Ligue des champions. Même si personne ne peut prédire le dénouement de la saison, qui parierait contre Andre Villas-Boas et ses joueurs, eux qui restent sur huit rencontres sans défaite toutes compétitions confondues, pour finir dans les quatre premiers du championnat ?