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Liberté de la presse : Journalistes, juristes et citoyens dénoncent une menace à la démocratie

29 mai 2010, 12:00

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Liberté de la presse : Journalistes, juristes et citoyens dénoncent une menace à la démocratie

La décision des autorités d’interdire l’accès à une conférence de presse du ministre des Finances aux journalistes du groupe La Sentinelle continue de soulever une vague indignation dans le pays. Les Mauriciens dénoncent un abus de pouvoir et une atteinte à la démocratie.

C’est une vague d’indignation et de protestation qui est notée dans le pays après la décision du Ministre des Finances d’interdire aux journalistes du groupe La Sentinelle d’assister à un point de presse tenu au Government House.
En effet, le jeudi 27 mai, le ministre des Finances, Pravind Jugnauth avait convoqué la presse pour parler de l’Employees Real Investment Trust, un fonds d’investissement dans lequel les fonctionnaires détiennent des actions. Quand un journaliste de Radio One, qui fait partie du groupe La Sentinelle, s’est présenté au Government House, il a été refoulé par des policiers. Ces derniers ont expliqué à notre collègue qu’ils avaient reçu l’ordre d’interdire l’accès aux journalistes du groupe de presse. Ils lui ont montré un papier sur lequel étaient inscrits l’express, 5-Plus et Radio One, tous des titres du groupe La Sentinelle.

Une fois cet abus rapporté par Radio One, un véritable élan de sympathie s’est manifesté. Plusieurs auditeurs venant de toutes les couches de la population ont téléphoné pour exprimer leur soutien.

Le vendredi, l’expression de solidarité est venu de collègues de la presse. La direction du quotidien le Mauricien publie une texte intitulé « Nous condamnons… ». Elle dénonce la décision du ministre des Finances de ne pas autoriser les reporters du groupe La Sentinelle à couvrir son point de presse. «  Le dernier acte, en date, du gouvernement visant à priver certains journalistes de l’accès à une conférence de presse où tous les autres confrères étaient conviés est gravissime car il touche au droit fondamental des journalistes d’exercer leur métier et constitue une atteinte inacceptable à la liberté d’expression », écrit la direction du journal Le Mauricien.

Ce samedi 29 mai, dans une opinion publiée dans l’hebdomadaire le défi Plus, le consultant du groupe défi-média, Subash Gobine, après s’être livré à une analyse des relations entre le Pouvoir et le groupe la Sentinelle, prévient les politiques contre le boycott des journalistes. « Que les politiques ne se trompent pas sur la solidarité professionnelle des journalistes mauriciens. Quelles que soient les circonstances dans lesquelles un conflit a germé entre un groupe de presse et le pouvoir, il est totalement inacceptable que la moindre initiative officielle soit prise pour entraver le bon fonctionnement d’un titre de presse… »,  écrit Subash Gobine.

Plusieurs juristes se sont également exprimés sur la décision du Ministre des Finances de boycotter les titres du  groupe la Sentinelle. Certains d’entre eux se sont confiés à l’express Samedi. Voir l''express samedi (en pdf sur lexpress.mu) pour connaître l’avis de Mes Robert Ahnee, Siddartha Hawoldar, Jean-Claude Bibi et Raouf Gulbul, entre autres.

L’ancien président de l’Association des journalistes de Maurice (AJM), Henri Marimootoo s’est aussi exprimé sur la situation dans une lettre ouverte adressée à ses « confrères du groupe La Sentinelle ». Henri Marimootoo, dénonce lui aussi l’arbitraire des autorités. «  Je voudrais (…) vous témoigner de ma totale solidarité dans le magnifique combat que vous menez contre l’arbitraire et la répression de votre liberté d’expression. Je suis de ceux qui, dans la profession estiment qu’injury to one is an injury to all ». écrit l’ancien président de l’AJM.