Les responsables des syndicats de l’industrie sucrière demande au Commissaire de police, Dhun Iswar Rampersad, d’initier une enquête sur la présence de policiers, samedi 21 août, dans des véhicules de la compagnie Beau-Vallon Ltée.

Samedi dernier, Eddy Lauricourt, syndicaliste et mécanicien travaillant à Beau-Vallon Ltée, était invité à comparaître devant un comité disciplinaire, cela faisant suite à sa suspension pour actions syndicales sur son lieu de travail Quand il s’est présenté à l’entrée de la compagnie, ses collègues syndicalistes et lui furent surpris de constater une forte présence policière.

En outre, disent les syndicalistes, ces policiers semblent avoir été emmenés en ces lieux dans des véhicules appartenant à la compagnie Beau-Vallon Ltée. «Nous lançons un appel au Commissaire de police et lui demandons d’ouvrir une enquête pour savoir pourquoi les policiers se trouvaient dans des véhicules appartenant à la compagnie Beau Vallon Ltd ce jour-là», fait ressortir Ashok Subron. «Il est choquant de constater que la compagnie Beau-Vallon s’accorde des droits qui sont au-dessus de ceux de la République», ajoute le syndicaliste.

Les syndicalistes ont aussi écrit au Premier ministre, Navin Ramgoolam, pour lui signaler la forte présence policière samedi alors qu’Eddy Lauricourt allait comparaître devant le comité disciplinaire.

Par ailleurs, les syndicalistes se disent victimes d’attaques depuis trop longtemps. Dans une lettre adressée au ministre du Travail, les principaux syndicalistes de l’industrie sucrière font appel à Shakeel Mohammed, en vue de régler la pression exercée sur les syndicalistes qui les empêche d’accomplir leurs activités.

Dans cette lettre, les syndicalistes demandent au ministre du Travail d’intervenir auprès de la Mauritius Sugar Producers Association (MSPA) et de la compagnie de Beau Vallon Ltd pour qu’un terme soit mis au non-respect des droits des syndicats.

Ashok Subron rappelle, par ailleurs, qu’un ordre de grève pourrait être lancé suite à la suspension d’Eddy Lauricourt. Il serait aussi reproché à ce dernier d’avoir induit en erreur les travailleurs de la compagnie dans le cadre de ses activités syndicales. Ashok Subron demande qu’un rapport soit transmis aux syndicats pour expliquer les raisons de sa suspension.

De son côté, Omnicane, dans un communiqué, fait ressortir que cette compagnie et Beau-Vallon Ltée sont deux entités distinctes et que le conflit industriel concerne une décision du management de Beau-Vallon, qui prend «les décisions et initiatives relevant de sa seule compétence». Y est aussi précisé que «le courrier adressé au CEO d’Omnicane relève de l’amalgame et n’a pas lieu d’être», ce qui a causé «une confusion à partir de la conférence de presse des syndicats en question». La direction d’Omnicane estime que «cette situation a été amplifiée par les déclarations de certains responsables syndicaux telles que celles rapportées par les différents médias», et «regrette une telle situation qui ne va pas dans le sens de relations industrielles responsables et sereines».