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Les enfants du soleil : la scène pour exorciser les peines

26 août 2013, 00:00

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Les enfants du soleil : la scène pour exorciser les peines

Les adolescents de l’association «Ado Hope Creator» et les enfants de S.O.S Village se retrouvent sur scène, le temps d’un moment unique de partage. Ensemble, ils donnent corps à la comédie musicale «Les enfants du soleil». Coup de projecteurs sur ce lumineux projet.

 

L’émotion, la joie et l’excitation sont à leur apogée au moment où ils montent sur scène. Tant pour les enfants de S.O.S Village, à l’intention de qui le spectacle Les enfants du soleil est mis en scène, que pour les adhérents de l’association Ado Hope Creator, qui sont à l’origine du projet.

 

Ce sont ainsi une cinquantaine de jeunes qui foulent ensemble les planches, autour d’un scénario qui ressemble fort à la réalité des enfants de S.O.S Village : issus de milieux défavorisés, ils vivent dans des centres d’accueil. Le récit met également en scène des enfants qui intègrent une famille d’accueil et, dans le sillage de la création de cette nouvelle famille, tissent des liens de fraternité et d’amour.

 

C’est aussi dans une ambiance toute familiale qu’Ado Hope Creator a monté le projet dirigé avec maestria par Sydney Laroulette, le concepteur et metteur en scène. Ado Hope Creator, c’est l’histoire de quelques jeunes talents de la chorale de la paroisse de St.-Matthieu, à Pointe-aux-Sables, passionnés de musique, qui se voient régulièrement pour chanter.

 

Emilie Sheikbajeet fait partie des membres fondateurs de l’association : «Au fil du temps, nous nous sommes lancés dans des activités sociales ensemble.» De nouveaux visages intègrent au fur et à mesure le groupe et ils sont aujourd’hui près d’une quarantaine de jeunes de tous âges, enchaînant des projets sociaux dans des crèches, des centres d’accueil avec Caritas et d’autres associations. Jusqu’à ce qu’ils se réunissent autour de ce projet commun : une comédie musicale qui cristallise leurs rêves.

 

L’idée était de donner l’occasion aux enfants de monter sur scène et de leur faire comprendre qu’ils ont aussi du talent. Un moyen, en somme, de les aider à donner un sens à leur vie. Le résultat ne se fait pas attendre : la timidité s’estompe, les langues se délient et les barrières socioculturelles disparaissent au profit d’une réelle complicité entre les jeunes de S.O.S Village et d’Ado Hope Creator. Cette même complicité transparaît dès qu’ils esquissent leurs premiers pas sur la scène du Mahatma Gandhi Institute, lors des répétitions. «Un lien forts’est créé entre eux. Ils étaient emballés à l’idée de passer du temps ensemble», explique Sydney Laroulette.

 

L’expression corporelle et la danse auront réussi à mettre un peu de couleurs dans leurs vies. Et si l’on y ajoute la brillance des costumes dessinés à leur intention, l’on comprend mieux l’émotion et l’impatience que ressentent les jeunes à chaque fois qu’ils foulent les planches. «Notre mission était d’aller vers les plus démunis,commente Sydney Laroulette. Nous voulions montrer au grand public ce qui se passe dans ce milieu et leur faire comprendre ce que ces enfants ressentent et ce que nous ressentons lorsque nous sommes avec eux».«Nous espérons qu’une fois adultes, ces adolescents transmettront aux plus jeunes tout ce que nous leur inculquons aujourd’hui. C’est notre contribution à nous»,note encore le metteur en scène, en soulignant avoir réalisé à quel point ces enfants sont heureux de voir que le monde extérieur s’intéresse à eux.

 

C’est Sydney Laroulette qui, le premier, a eu l’idée de cette comédie musicale. «Cela va faire deux ans que je travaillais sur ce projet. J’avais déjà travaillé avec les jeunes d’Ado Hope Creatordans le passé dans le cadre de projets sociaux.»

 

Critiquant l’attitude de certaines personnes qui, lorsqu’elles entrent dans une famille d’accueil, agissent comme si elles «entrent dans un zoo», il explique que l’objectif d’AdoHope Creator était de «franchirles barreaux et d’entrer dans la réalité des choses».

 

C’est ce qui se reflète dans la comédie musicale : «Ces enfants nous racontent leurs problèmes, partagent avec nous leurs moments de joie et de peine. Que ressent un jeune dont le papa est en prison? C’est là quelque choseque le public peut ne pas connaître.» Le partage devient donc l’essence même de ce spectacle, qui est en ce sens une grande première à Maurice, selon notre interlocuteur.

 

Sydney Laroulette raconte aussi avoir réussi à amener ces enfants participer à un concours de chant de Noël national, avec l’encadrement des jeunes d’Ado Hope Creator. Résultat : ils se sont retrouvés sur la troisième marche du podium.

C’est de toute l’interaction avec ces enfants qu’est venue l’idée de la comédie musicale. En les aidant à s’engager dans un tel projet, il leur offre l’opportunité de sortir de leur routine, d’être valorisés. «La joie qui se lit sur leurs visages lorsqu’ils sont sur scène est inégalable. C’est toujours motivant de pouvoir monter un spectacle d’une telle envergure avec des enfantsissus de milieux défavorisés.»

 

C’est d’ailleurs pour cette raison que Sydney Laroulette prévoit d’autres spectacles du même genre dans un avenir proche.